Huit membres d'un groupe armé accusé d'être responsable d'affrontements ayant coûté la vie à six gendarmes tunisiens la semaine dernière ont été arrêtés, a indiqué le ministère de l'Intérieur. « Les unités de lutte contre le terrorisme de la garde nationale (...) ont arrêté huit éléments terroristes impliqués dans les récents évènements du district de Sidi Ali Ben Aoun de la région de Sidi Bouzid (centre-ouest) », a indiqué le ministère dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi. Il a ajouté que des « explosifs et des armes » avaient été saisis et que le groupe préparait des attentats, sans apporter de précisions sur les circonstances de l'opération. Le ministère a aussi indiqué que l'homme armé tué la semaine dernière dans les combats qui ont fait six morts au sein de la garde nationale était de « nationalité algérienne ». La mort des six gendarmes a déclenché une vague de colère dans leurs régions d'origine, des manifestants incendiant des bureaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda en marge des funérailles. Par ailleurs, un syndicat des forces de l'ordre a appelé à une manifestation lundi matin à Tunis pour réclamer de meilleurs moyens pour lutter contre les groupes armés jihadistes qui ont multiplié les attaques contre la police ces dernières semaines. Durant le seul mois d'octobre, neuf policiers et gendarmes ont été tués dans différents échanges de tirs avec ces groupes qualifiés de « terroristes » par les autorités. La multiplication de ces confrontations intervient alors que la classe politique tunisienne, après trois mois de crise politique, a lancé vendredi des négociations censées permettre la mise en place d'un gouvernement d'indépendants et l'adoption d'une nouvelle Constitution avant la fin novembre. Signe de la colère au sein des forces de l'ordre, après la mort mi-octobre de deux gendarmes, des agents ont chassé le président Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh d'une cérémonie officielle d'hommage.