"Plusieurs terroristes" ont été tués lors d'une manœuvre militaire et policière d'envergure en Tunisie, a indiqué avant-hier le ministère de l'Intérieur. L'opération visait à neutraliser un groupe radical islamiste armé, soupçonné d'être responsable de la mort de deux gendarmes jeudi. "Les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, de la garde nationale (gendarmerie) et de l'armée participent à cette opération. Elle a commencé avec un bombardement aérien et maintenant nous sommes dans la phase terrestre", a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui. Selon lui, "plusieurs terroristes ont été tués, mais on ne peut pas dire combien car l'opération est toujours en cours". Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a pour sa part indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi à la radio Mosaïque FM que le groupe armé était composé de 20 à 25 combattants. Il a ensuite annoncé à la télévision d'Etat l'arrestation de plusieurs militants du groupe radical islamiste Ansar al-Charia, affilié à Al-Qaïda, selon Tunis.
Quatre morts La veille, deux gendarmes ont été tués et un troisième blessé par des tirs de membres d'Ansar al-Charia dans le district de Goubellat de la région de Béja, à 70 km à l'ouest de Tunis. Ils ont été pris pour cible alors qu'ils allaient vérifier une information faisant état de la présence d'un groupe armé dans une maison de la région. Deux insurgés ont aussi été tués, selon les services de sécurité. Les autorités tunisiennes, confrontées à l'essor de la mouvance jihadiste armée depuis la révolution de 2011, n'avaient pas fait état jusqu'à présent de la présence de combattants clandestins dans cette zone. Le président tunisien Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh ont été chassés vendredi par des représentants d'un syndicat de police lors de la cérémonie d'hommage des deux gendarmes, à la caserne de L'Aouina en banlieue de Tunis. Seul le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a pu y assister.