Le sorcier jouissait d'une grande aura dans la région Le charlatan, possédant une somptueuse villa et une voiture de grande marque, a été arrêté en flagrant délit d'exercice de sorcellerie. Les habitants de la ville d'Oran et ceux des localités environnantes ne sont pas près de vivre de sitôt des jours heureux vu la multitude des turpitudes qui continuent à frapper cette ville à laquelle on tente, vaille que vaille, de donner un sceau métropolitain. Outre les problèmes sociaux sévissant à longueur d'année, un phénomène que l'on croyait révolu vu l'avancée rapide des technologies, est revenu en force ces dernières années. Il s'agit du charlatanisme ou l'art de la sorcellerie et la pratique de la magie. En fin de semaine dernière, un charlatan, pratiquant la magie, son assistant et 15 femmes ont été arrêtés par les policiers de la 13e sûreté urbaine. Le sorcier, résidant dans le quartier de Taureau, est âgé de 50 ans. Son arrestation a été effective grâce aux informations minutieuses fournies par de tierces personnes aux services policiers de la wilaya d'Oran. L'individu, originaire de la wilaya de Saïda a, à son actif, 16 victimes, des femmes. Il a été arrêté en flagrant délit d'exercice de sorcellerie et de magie. La perquisition opérée dans son domicile (une villa somptueuse et une voiture non moins somptueuse), a abouti à la saisie des produits douteux et une somme de 60.000 dinars engrangés fort probablement en escroquant ses victimes qui ont recouru à ses services. L'enquête ouverte n'est pas encore près d'être finalisée tant que le nombre des victimes n'est pas encore arrêté. La sorcellerie et le charlatanisme ne sont pas des faits nouveaux dans les villes de la partie ouest du pays. Dans un passé récent, les éléments de la 17e sûreté urbaine d'Oran ont effectué une descente dans la maison d'un charlatan qui exerçait depuis des années déjà dans son domicile situé dans le douar Belgaïd. Le sorcier, qui jouissait d'une grande aura dans la région, répondait au sobriquet de Si Lahcen El Maghrabi. Appellation qu'il s'est donnée tout en se vantant d'exercer la sorcellerie marocaine. L'unité dépêchée sur les lieux avait opéré son coup pendant qu'une longue chaîne, en majorité femmes, était alignée à la porte de Si Lahcen El Maghrabi. Pas moins de 10 femmes avaient été interpellées. Ces victimes «dupées» par les racontars et les ragots des petits coins étaient venues se «soigner» des maux dont elles souffraient. Plusieurs d'entre elles étaient de vieilles filles pendant que d'autres étaient venues se plaindre de leurs maris qui les tabassaient alors que d'autres étaient accourues pour «conjurer» le charlatan aux fins de leur avenir. Un homme, interpellé, est, selon les éléments de l'enquête, venu se faire ausculter aux fins de se faire prescrire un remède permettant la cessation de la chute de ses cheveux. Si Lahcen El Maghrabi (le Marocain) est en vérité ce vieil homme âgé de 77 ans que l'on disait avoir été formé par les célèbres magiciens marocains. La perquisition opérée le jour de la descente dans son domicile avait abouti à la saisie d'une encre connue sous le nom de douaya utilisée par les charlatans, un vieux livre appelé Doumiati. Le livre permet au sorcier de berner ses victimes en puisant ses forces machiavéliques afin de répondre aux demandes multiples selon des connaisseurs en la matière de sorcellerie. Ce n'est pas tout, les enquêteurs avaient, par ailleurs, saisi des bougies, des morceaux de tissus, des petits livres non identifiés portant une écriture illisible ainsi que des oeufs qui étaient marqués à l'encre, des herbes et des huiles que le charlatan utilisait sans doute pour préparer ses potions magiques. Les témoignages ne manquent pas de lucidité. Des voisins de Si Lahcen ont indiqué que «des femmes, des universitaires, des hauts cadres de l'administration, des personnalités et même des candidats aux élections font appel aux services de Si Lahcen le Marocain».