Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé hier à Damas à l'émissaire international Lakhdar Brahimi que seul le peuple syrien était en droit de choisir son destin et ses dirigeants. «La Syrie participera à Genève 2 sur la base du droit exclusif du peuple syrien à décider de son avenir politique, à choisir ses dirigeants et sur le refus de toute forme d'intervention extérieure», a déclaré le chef de la diplomatie syrienne dont les propos ont été rapportés par l'agence officielle Sana. «Le dialogue se fera entre Syriens», a-t-il ajouté, rejetant toute interférence régionale et internationale. Il a également qualifié toutes les déclarations et communiqués, y compris celui de Londres sur l'avenir de la Syrie, «d'atteinte au droit du peuple syrien et de pré-conditions au dialogue entre syriens avant que celui-ci soit entamé». Il faisait allusion à la réunion des «Amis de la Syrie», le 22 octobre, qui regroupe des pays soutenant l'opposition, et au cours de laquelle les participant avaient nié le droit de Bachar Al Assad à faire partie d'une solution. Pour sa part, selon l'agence Sana, M.Brahimi a affirmé être venu à Damas pour préparer «une conférence pour le dialogue entre les parties syriennes» ajoutant que «seuls les Syriens décideront de l'avenir de la Syrie». L'émissaire a assuré que les «points de vue étaient convergents sur l'importance de mettre fin à la violence, au terrorisme, au respect de la souveraineté de la Syrie, à l'unité de son territoire», toujours selon Sana. Avant cette rencontre, l'émissaire avait affirmé à Damas que la conférence de paix à Genève, espérée fin novembre, devait être l'occasion pour les Syriens de décider de leur avenir. «La conférence de Genève est une rencontre entre les parties syriennes et ce sont elles, et pas moi, qui vont fixer la phase transitoire et la suite», a déclaré M. Brahimi aux journalistes réunis dans un hôtel de la capitale. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, a souligné le caractère syrien de la conférence dite Genève 2, défendue par les Etats-Unis et la Russie. «Ce que je dis, tout haut et à tous les Syriens, c'est que l'Histoire nous apprend, qu'après une crise comme celle-ci, on ne peut pas revenir en arrière».