Les derniers travaux de l'Assemblée nationale qui se sont achevés par l'adoption de la loi de finances 2002, ont vu la démobilisation de certains députés, qui s'interrogent sur leur avenir après les législatives. Si les députés ont fait passer comme une lettre à la poste le projet de loi du ministre des Finances Mourad Medelci, il reste que leur participation à l'adoption des prochains textes risque d'être conditionnée par certains «deals» entre le pouvoir et les élus du peuple. En fait, les députés veulent s'assurer d'avoir une pension compensatoire suffisante après que leur statut eut été rejeté, à la fois par la commission paritaire et par le Président de la République et qui leur enlève le droit à une retraite parlementaire dorée. Si pour certains députés du FLN et du RND, les sièges ne sont pas menacés, pour les députés des partis minoritaires et surtout les non inscrits, l'avenir n'est pas aussi sûr. Récemment, l'ex-député du FFS Mohand- Arezki Ferrad, avait incité ses collègues de l'Assemblée à voter pour lui afin de faire passer son amendement, sous prétexte qu'il n'y a pas de retraite et qu'il fallait sanctionner le gouvernement. La réponse ne s'est pas fait attendre, puisque la majorité a voté contre son amendement. En dépit de tout ce qui a été dit et qui a été écrit sur les députés, leur situation n'est pas aussi avantageuse qu'on le pense. Hormis le prêt de 100 millions de centimes accordé par l'Etat pour l'achat d'un véhicule, d'une avance mensuelle de 70.000 DA et de l'immunité parlementaire, les députés se trouvent dépourvus de tous les droits généralement accordés à un simple citoyen. Pas de retraite, pas de sécurité sociale et surtout pas de pouvoir réel sur le terrain des communes où ils ont été élu. Une situation instable qui a poussé plusieurs députés à garder leur emploi d'origine, notamment ceux qui exerçaient des professions libérales (avocats, médecins, professeurs...). En revanche, les députés qui travaillaient dans l'éducation nationale (enseignants, responsables d'établissements) ont été contraints de quitter leur poste. Alors que les députés industriels ont préféré, eux, s'occuper à faire fructifier leurs affaires plutôt que de défendre les simples causes des citoyens qui les ont élus. Mais ce qui irrite le plus les députés, c'est le manque de considération que les collectivités leur accordent. Ainsi, plusieurs walis ont refusé de rencontrer des députés parce qu'ils étaient venus défendre certaines causes ou contester certaines décisions locales. Aujourd'hui, à l'approche d'un éventuel changement de l'Assemblée, les députés sont confrontés à un grand dilemme: Soutenir la politique du gouvernement et partir démuni ou contester et bloquer les prochains textes dans le but de garantir leur avenir parlementaire?