L'affaire du professeur Kerroumi Ahmed sera donc jugée lors de la prochaine session criminelle «Pourquoi cette obstination à ne pas vouloir donner toute la lumière sur cette affaire? L'affaire de Kerroumi Ahmed n'est pas près de connaître son épilogue tant que le procès du présumé meurtrier du professeur continue à constituer un sujet de controverse, du moins chez les avocats de la défense et les militants du Mouvement démocratique et social, le MDS. Ce parti a, dans un communiqué diffusé, été très critique vis-à-vis de la procédure qui a ponctué les préparatifs quant au jugement du présumé assassin du professeur Kerroumi. «Nous avons appris que le procès sur l'assassinat de Kerroumi est reprogrammé pour le 9 décembre prochain», relève-t-on dans le document. Et de poursuivre: «Avec le même juge et, apparemment, sans que les avocats de la défense n'aient eu la possibilité de voir au moins certaines de leurs requêtes satisfaites.» Les rédacteurs du communiqué laissent planer le doute quand au développement du prochain procès, la responsabilité du magistrat devant présider le procès est avancée. «Le prochain procès risque fort de se dérouler dans des conditions relativement pires que celles qui ont prévalu à son report le 30 septembre dernier, vu la menace proférée de disqualifier ces avocats s'ils s'en tiennent toujours à leurs requêtes et de les remplacer par un avocat d'office.» Un tel forcing vise dans ses dimensions plusieurs finalités dont essentiellement la recherche de la vérité sur un meurtre resté énigmatique depuis le mois d'avril 2011 à ce jour. Les proches du défunt, constitués dans le groupe qu'ils ont baptisé au nom des «Amis de Kerroumi Ahmed» ont lancé les premiers jalons de leur mouvement. «Nous transférons l'appel initié par des amis de Kerroumi et émettons l'espoir que le mouvement qui se dessine pour exiger toute la vérité sur cet ignoble assassinat», ont expliqué les rédacteurs du communiqué. Les amis du défunt et les avocats de la défense récusent en bloc tout le contenu de l'enquête et demandent que le juge fasse appel à des scientifiques, la finalité étant de tirer au clair certaines zones d'ombre. «La présence des experts est très importante étant donné qu'ils ont fait un constat sur les plaies sans donner leurs explications», a affirmé l'avocat de la défense, Me Fahim, le jour de l'ouverture du procès, le 30 septembre dernier. Ce jour-là, le président du tribunal criminel près la cour d'Oran a décidé de reporter le procès suite au retrait de la défense après un débat bref et houleux ayant opposé les deux parties, les avocats de la défense et le président du tribunal. L'affaire du professeur Kerroumi Ahmed sera donc jugée lors de la prochaine session criminelle. Lors de l'ouverture du procès reporté, aucune des deux parties devant passer au peigne fin l'affaire n'a pu ni influencer ni convaincre l'autre. La défense a, dès l'ouverture du procès demandé la convocation des médecins légistes expliquant que «leurs déclarations seraient importantes». Le président de chambre a, sur le champ, été catégorique en rejetant la demande dans une déclaration froide. «Je ne convoquerai pas les experts dont vous demandez la présence, le dossier est prêt aux débats, d'autant que la Cour suprême a tranché», a-t-il répété à deux reprises. Et la défense de répliquer: «Le plus important est ce qui va se passer ici dans le procès.» La défense veut, sans aucun doute, baser l'affaire à partir de nouveaux éléments à soustraire lors du déroulement du jugement. Elle a, à plusieurs reprises, expliqué sa démarche. En vain, le président du tribunal a été catégorique en rejetant d'abord la demande de la défense avant de s'en prendre à la défense en lui déclarant froidement que «vous êtes en train d'entraver le bon déroulement du procès». La défense s'est donc retirée lorsque le président du tribunal a indiqué que «le rapport d'expertise a été réalisé par des scientifiques dans un laboratoire scientifique». Et le juge n'a pas croisé les bras, il s'est tout de suite adressé à l'accusé pour demander son point de vue sur la poursuite du procès après le retrait de sa défense. Il lui a annoncé que le report de son procès n'est pas à son avantage». «J'approuve la démarche de mes avocats», a répliqué l'accusé. La défense trouve juste de convoquer toutes les parties. Me Fahim dira que «nous avons constaté plusieurs insuffisances dans le suivi de l'instruction, leur expertise est très importante vu qu'ils ont fait un constat sur les plaies sans donner d'explications». Et d'ajouter qu'«on ne peut pas trancher cette affaire dans des conditions pareilles marquées par l'absence des témoignages-clés pouvant élucider l'affaire, les médecins légistes». Me Medjdouba de la défense a indiqué à propos de l'ADN qu'«il y a deux rapports contradictoires». «Quel est le rapport à prendre en compte?» s'est-il demandé. «Pourquoi cette obstination à ne pas vouloir donner toute la lumière sur cette affaire? a t-il ajouté.