"Nous exigeons la présence des experts, des médecins légistes ainsi que du chirurgien qui a procédé à la suture de la plaie du défunt pour nous permettre de mieux défendre notre client", a déclaré Me Habib Fehim. La première audience du procès du présumé meurtrier d'Ahmed Kerroumi a été reportée, hier, par le président du tribunal criminel à Oran à la prochaine session criminelle, prévue dans trois mois. Dès l'ouverture du procès en présence de l'accusé, la défense s'est appuyée sur l'absence de nombreux témoins (22 présents sur 101), dont la propre épouse du défunt, Ahmed Kerroumi. C'est sur la base de ces faits que les avocats de la défense se sont retirés, provoquant un clash avec le président du tribunal. Celui-ci a lourdement insisté sur la nécessité de poursuivre le procès en dépit des circonspections des défenseurs. "Nous exigeons la présence des experts, des médecins légistes ainsi que du chirurgien qui a procédé à la suture de la plaie du défunt pour nous permettre de mieux défendre notre client", a déclaré Me Habib Fehim. Il a affirmé que sans une contre-expertise de l'ADN, la défense ne peut se construire sur "un faisceau de faits préétablis". Le président du tribunal rétorque en exhibant un document de la Cour suprême récusant cette thèse. S'adressant aux avocats de la défense, le président du tribunal les accuse "d'entraver le bon déroulement du procès". Les défenseurs refusent de prendre la défense de leur client en l'absence du médecin qui a appliqué la suture de la plaie. "C'est un témoignage capital à verser au dossier de notre mandant puisque l'opération a été filmée dans le détail et pourrait lever le voile sur certains éléments obscurs entourant cette affaire", a déclaré Me Fehim. En dépit de l'insistance du juge appelant à la poursuite de l'audience, la défense a campé sur sa position. Ils dénoncent cette situation, assurant que "la présence de tous les témoins est primordiale pour faire toute la lumière sur ce dossier". Le magistrat revient à la charge, estimant que "la présence des experts ne peut rien changer à cette affaire compte tenu de la réponse irréfragable émise par la Cour suprême à ce sujet". Pour rappel, le présumé meurtrier avait fait l'objet d'une mise sous écrou le 17 mai 2011 sous le chef d'inculpation d'homicide volontaire et vol. Plus d'une centaine de témoins ont été auditionnés par le magistrat instructeur. À plusieurs reprises, la chambre d'accusation a maintenu le statu quo sur le renvoi du dossier vers le tribunal criminel pour la tenue d'un éventuel procès ou son retour vers le magistrat instructeur pour un complément d'informations. Les avocats avaient plaidé, lors des audiences à huis clos de cette juridiction, pour plus d'investigations, alléguant l'opacité qui entoure ce dossier. Selon eux, leur client a toujours clamé son innocence en ne cessant de demander un approfondissement de l'enquête par une contre-expertise de l'ADN, l'historique complet des appels téléphoniques reçus et émis par le défunt universitaire, Ahmed Kerroumi, depuis sa disparition le 19 avril jusqu'à la découverte de son corps le 23 avril 2011 dans les locaux du parti MDS, situés dans le quartier populaire du plateau St-Michel à Oran. K R I Nom Adresse email