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«Le débat a changé de nature»
NADIA AIT ZAI
Publié dans L'Expression le 04 - 04 - 2004

Avocate à la cour et directrice du Centre d'information et de documentation sur les droits de la femme et de l'enfant (Ciddfl). Elle a rédigé en 1996 le rapport de propositions d'amendement du code, remis au chef du gouvernement.
L'Expression : Vous avez rédigé en 1996 en tant que membre du comité permanent, le rapport de proposition d'amendement du code de la famille remis à la chefferie du gouvernement. Qu'en est-il de ce rapport?
Nadia Aït Zai : Effectivement, j'ai rédigé moi-même ce rapport que j'ai remis au chef du gouvernement M.Ouyahia à l'époque de Zeroual. Suite donc à ce rapport, Vingt-sept articles ont été élaborés en un avant-projet de loi portant la révision du code de la famille.
Le seul article ayant trait à l'égalité juridique entre l'homme et la femme était celui relatif à la garde de l'enfant qui était d'ailleurs l'une de nos propositions. Le reste n'était que de la poudre au yeux. Le projet visait beaucoup plus à protéger les femmes mariées.
Toutes les propositions émanant des associations féminines telles que la suppression de la polygamie, du tuteur matrimonial et de la répudiation n'ont pas été prises en compte. La considération de la femme en tant qu'individu capable d'assumer ses responsabilités n'a jamais été prise au sérieux. Le chef de l'Exécutif avait donc promis d'étudier soigneusement les propositions et de présenter à l'APN un avant-projet de loi pour adoption.
Malheureusement, ce n'était que des promesses.
Le débat sur ce texte de loi a été relancé notamment avec la ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine. Un commentaire?
Oui, le débat dans la société autour de la révision du code de la famille a toujours existé. Seulement il a changé de nature. Il se focalise aujourd'hui sur les sources et les références. Doit-on se référer à la charia ou aux droits civiques ? La presse a fait couler beaucoup d'encre. La société civile a donné son avis sur la question. Et c'est tant mieux.
La commission Boutarn installée en octobre 2003 par le président a remis son rapport préliminaire. Des amendements ont été proposés pour la prochaine session de l'APN. Qu'en pensez-vous?
Nous avons aujourd'hui cette commission qui apparaît dans un contexte régional particulier, notamment avec la révision de la Moudawana au Maroc. Celle-ci a concrétisé l'égalité juridique, politique et sociale entre l'homme et la femme. Nous sommes donc le dernier pays au Maghreb à rester dans l'archaïsme et le conservatisme en matière d'émancipation de la femme. Cette commission devrait, à mon avis, nous aligner dans ce que les Marocaines ont acquis et de rattraper le retard accumulé, notamment par rapport aux Tunisiennes pionnières dans le domaine pour redonner de la considération à la place de la femme dans la famille et la société. C'est là tout le problème.
Croyez-vous que ladite structure sera à même de concrétiser cet aspect?
Je ne pense pas. Car la réalité est tout autre. Ce qui est discriminatoire dans le code de la famille est en fait en décalage énorme avec la réalité sociale. Le droit se construit en fonction de l'évolution de la société.
Voulez-vous dire par là que le travail de la commission est superficiel?
Absolument. Ils essayeront de faire du replâtrage en introduisant quelques modifications superficielles. Alors qu'aujourd'hui, il faut s'interroger sur la nature juridique de la famille.
Des sondages ont bien démontré que la famille élargie tend à disparaître pour laisser la place à la famille nucléaire.
Le nouveau code de la famille doit régir un modèle de famille qui se dessine dans la société.
Certains qualifient l'installation de cette commission d'enjeu électoraliste. Est-ce vrai selon vous?
C'est possible d'autant que le travail de cette commission s'est fait dans la précipitation en l'absence totale de transparence.
Cela ne pourra satisfaire que le courant traditionaliste et conservateur qui d'ailleurs crie au scandale à chaque fois qu'on touche à ce texte. Il s'agit sûrement d'une stratégie électoraliste.
L'électorat féminin n'est pas négligeable, il faut le souligner (près de 7 millions). Je dirais toutefois que s'il n'y avait pas réellement une volonté politique à même de régler cette question, il existe d'autres moyens.
Lesquels?
Si le président sortant avait vraiment l'intention de réviser ce texte, il aurait pu le faire par ordonnance et non par une pseudo-commission. Il a cette possibilité d'agir.
Doit-on comprendre par pseudo-commission que vous et le mouvement associatif n'étiez pas associés ni de loin ni de près aux travaux de ces ateliers?
Bien entendu. Personnellement, je n'ai jamais été contactée. En plus, rien n'a jamais été dit sur les parties qui ont pris part à ce travail. Il n'y a pas eu de transparence dans ce sens.
Si on revient aux associations féminines, pensez-vous qu'elles sont assez solides et structurées pour continuer le combat pour l'égalité des droits?
Le mouvement associatif féminin n'a pas certes tous les moyens nécessaires, mais il n'a jamais démérité. Il a été tout le temps présent pour contester ce code.
Le mouvement a certainement ses faiblesses mais il a le mérite de toujours porter haut les revendications de la femme algérienne.


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