«Ensemble, nous le disons haut et fort: nous resterons aux côtés des peuples du Mali et du Sahel», a déclaré le patron de l'ONU lors d'une conférence de presse, mardi soir, à Bamako. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a rencontré le président nigérien Mahamadou Issoufou hier à Niamey, deuxième étape d'une tournée au Sahel débutée la veille au Mali. M. Ban est arrivé en début de matinée dans la capitale nigérienne et un important dispositif de sécurité avait été déployé de l'aéroport à la présidence où le secrétaire général de l'Onu s'est entretenu avec le chef de l'Etat nigérien. La teneur de leur discussion n'a pas été immédiatement communiquée. Ban Ki-Moon doit participer ensuite à une réunion au palais des Congrès de Niamey, avant de visiter une maternité en centre-ville puis de prononcer un discours devant l'Assemblée nationale. Le thème de son intervention pourrait être la natalité, le Niger connaissant le plus haut taux de fécondité au monde (7,6 enfants par femme), ce qui représente un défi de taille pour l'avenir de ce pays pauvre, soumis à des crises alimentaires récurrentes mais promis à une croissance galopante. En fin de journée, M.Ban gagnera Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, où il poursuivra son périple sahélien qu'il doit achever au Tchad. Mardi, le représentant de l'Onu avait assuré que la communauté internationale resterait «aux côtés des peuples du Mali et du Sahel», vaste région dont la population globale est estimée à environ 80 millions d'habitants, dont 17 ont été confrontés en 2012 à l'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale. La guerre frappant le nord du Mali, qui a des ramifications sécuritaires et commerciales dans les pays voisins, est un des facteurs amplifiant cette insécurité alimentaire. M. Ban voyage avec plusieurs chefs d'institutions africaines et internationales, dont l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). La BM et l'UE ont annoncé ces derniers jours qu'elles débourseront au cumulé plus de 6 milliards d'euros dans les années à venir pour cette région. «Ensemble, nous le disons haut et fort: nous resterons aux côtés des peuples du Mali et du Sahel», a déclaré le patron de l'ONU lors d'une conférence de presse mardi soir à Bamako. Les problèmes du Sahel «ont des racines profondes. Mais il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons faire front. (...) L'expérience nous a appris que la paix ne peut venir qu'avec le développement, et que le développement ne peut venir qu'avec la paix», a-t-il dit. Il s'exprimait à son retour d'une brève visite dans la ville historique de Tombouctou (nord-ouest), où il a rendu hommage aux populations ayant «beaucoup souffert pendant la période de l'occupation» du Nord malien par les jihadistes qui ont commencé à être chassés à partir de janvier 2013 par une opération militaire franco-africaine, toujours en cours. Auparavant, Ban Ki-moon avait participé mardi matin à Bamako à une réunion avec sa délégation et les autorités maliennes. Il avait alors appelé à renforcer la coopération pour le Sahel, au lendemain de promesses de milliards d'euros en faveur de cette vaste région dont la population globale est estimée à environ 80 millions d'habitants. Lundi, la Banque mondiale a annoncé qu'elle consacrera 1,5 milliard de dollars (plus de 1,1 milliard d'euros) à de nouveaux investissements régionaux au cours des deux prochaines années, en plus de contribuer à d'importants programmes nationaux. L'UE a de son côté promis de fournir 5 milliards d'euros à six pays de la région au cours des sept prochaines années.