Le candidat à la présidentielle a exhorté la population à aller voter en masse le jour du scrutin. «Sadi président ! Sadi président!». C'est par ce slogan qu'a été accueilli, hier, le candidat Said Sadi, accompagné pour la circonstance de sa femme, à son entrée à la salle Hacène Harcha d'Alger où il a animé un meeting. «Avec vous!» lança-t-il à une foule nombreuse venue assister à cette manifestation qualifié par l'orateur de la «rencontre de l'espoir». Entamant son intervention par le bilan de cette campagne Said Sadi s'est réjoui que la violence juvénile ait disparu des moeurs quotidiennes par rapport à 1999 où les jeunes vivaient dans la violence et s'exprimaient par la violence. D'ailleurs, il a tenu à rendre un grand hommage à cette frange de la société, en dépit de certaines rumeurs, pour sa maturité politique. «Pour preuve le jeune Algérien a donné une leçon de démocratie et de citoyenneté à certains dirigeants malgré le fait que certains walis et chefs de daïra continuent de faire du zèle dans leur allégeance au président sortant», a-t-il clamé. Sur sa lancée, Sadi fera le procès du bilan de Bouteflika qu'il qualifie de catastrophique. «Si Bouteflika reste, mais ce ne sera pas le cas, la corruption et la hogra iront crescendo» avertit-il. Critiquant le bilan économique de Bouteflika, Sadi, chiffres à l'appui, affirmera «entre 1999 et 2003 les rentrées en devises s'élèvent à 103 milliards de dollars et l'Algérie a importé pour 53 milliards seulement. De ce fait que sont devenus alors les 20 milliards restants?», avant d'ajouter que «l'office des statistiques de Bouteflika manipule les chiffres comme la télévision manipule la pratique politique». Emporté par sa verve, Sadi fera remarquer que «Algérian-TV fait actuellement passer le tube de Cheb Mami invitant les gens à aller voter Bouteflika alors que c'est interdit en ces jours de campagne». En outre, l'administration est toujours instrumentalisée, selon Sadi, au profit du président-candidat par la force, «des commerçants qui ont refusé de coller les affiches de Bouteflika ont reçu la visite des agents des impôts». C'est dans ce contexte que le candidat à la présidentielle a exhorté la population à aller voter en masse le jour du scrutin pour opérer définitivement la rupture avec l'actuel système. «Nous pouvons, et nous devons, changer le système car c'est la première fois qu'on peut contrôler le scrutin pour éluder la fraude» a souligné Sadi avant d'avertir «la fraude ne peut exister qu'au moment de l'annonce des résultats par la télévision et à ce moment là que chacun prenne ses responsabilités». Mais pour l'ancien militant des droits de l'homme un tel changement ne pourrait se faire «sans que l'opposition démocratique ne soit présente en force au sein des institutions». Revenant à son programme électoral Sadi, a soulevé que «l'Algérie, est le seul pays qui s'arrête de fonctionner sur le plan économique pendant quatre jours», afin de faire passer son message de revenir au week-end universel avant de rappeler «que seul feu Boudiaf était de mon avis». De ce fait pour que l'Algérie retrouve sa crédibilité au niveau international «il faut une nouvelle équipe dirigeante ayant une crédibilité populaire» a plaidé Sadi. «Le bulletin du 8 avril doit être l'acte de naissance de l'avenir de vos enfants», a-t-il lancé à l'assistance «le citoyen est devant un choix clair où il opte pour celui qui est passé devant la Cour de sûreté de l'Etat ou celui qui est passé devant la Cour des comptes». En conclusion, il a rappelé que son programme prône la modernité, l'abrogation du code de la famille et les réformes de l'école, de la justice et de l'administration.