Il est ainsi le premier candidat à fouler le sol d'une région dite hostile aux élections et aux candidats. Poursuivant sa campagne électorale, le candidat du RCD était ce jeudi à Béjaïa où il a mené une campagne de proximité et animé un meeting populaire. Il est ainsi le premier candidat à fouler le sol d'une région dite hostile aux élections et aux candidats. Ceux qui tablaient si bien sur une «débâcle» ont eu à le vérifier à leurs dépens comme le témoignaient si bien cette visite des quartiers et des marchés et ce meeting populaire marqué par une sérénité qui en dit long sur la popularité du chef du RCD et d'aucuns ne pensaient, il y a seulement quelques jours, eu égard au climat hostile ayant prévalu durant toute la première semaine de la campagne officielle. En véritable casseur de tabous, le Dr Saïd Sadi a, sommes-nous tenté de croire, renversé la vapeur, car à aucun moment il n'a été inquiété. Bien au contraire, il est reparti rassuré que «la Kabylie, belle et fidèle, votera le 8 avril». Durant la matinée, le candidat Sadi s'est permis un véritable bain de foule en sillonnant les artères de la capitale de la Soummam où il eut à vérifier la disponibilité citoyenne à voter le jour «J». Tout au long de sa campagne de proximité, qui l'a conduit dans le marché de la ville, les cafés et les places publiques, le Dr Saïd Sadi s'est entretenu avec les Béjaouis qui lui ont fait part de leurs préoccupations et de leurs inquiétudes. Le retour au siège de sa représentation donnait l'impression d'une marche spontanée, saluée des balcons par les youyous des femmes. Revigoré par le succès de la matinée, le candidat du RCD et non moins de l'opposition démocratique, Sadi, est revenu à la charge avec plus de détermination lors du meeting animé dans l'après-midi au stade Benallouche. Devant une foule qui, même si elle n'est pas celle qu'on connaissait aux sorties de Sadi, était néanmoins importante eu égard à la conjoncture, le candidat s'est attardé sur le passé historique de la région dans le combat pour les libertés démocratiques avant de conclure: «Nous ne sommes pas tombés du ciel». Abordant la question du boycott, le Dr Sadi dit «comprendre cette option venant d'un parti unique» mais de «trois chats en mission pour Ouyahia, cela est inadmissible !» Loin d'être tendre, le candidat du RCD fustigera les délégués des archs en ayant cette réflexion lourde de sens «à chaque époque, ses traîtres». Sur sa lancée, il vilipendera le président-candidat et son bilan. Sur un ton promoteur, il affirmera que «tamazight aura sa place comme la langue arabe». Tout en insistant sur la nécessité de se rendre aux urnes le 8 avril, il tentera de rassurer l'assistance sur la transparence du prochain scrutin. Citant le PV de dépouillement, le retrait de l'armée et le vote des corps constitués, le Dr Saïd Sadi parlera sans hésitation «du premier scrutin ouvert depuis l'indépendance». Poursuivant sa longue intervention en kabyle, le candidat à l'élection présidentielle du 8 avril, estimera en substance que «voter c'est barrer la route à l'aventure». Il préviendra contre l'action du rejet, qui, soutient-il, «vise ni plus ni moins qu'à neutraliser un électorat hostile à Bouteflika». Abordant la coopération internationale, Sadi dira que «celle-ci est possible» pour peu que «l'Algérie ait un président sérieux et crédible». Il proposera un plan Marshall pour lutter contre le chômage, l'abrogation du code de la famille, etc. Pour Sadi, le «bulletin du 8 avril constitue le 2e acte de naissance pour le droit à la citoyenneté». Le responsable du RCD était tellement content de sa sortie à Béjaïa, qu'il a improvisé un point de presse à l'hôtel Chréa au cours duquel il fera le bilan de la première semaine de campagne. Ne cachant pas sa satisfaction, le Dr Sadi estimera que «les gens comprennent de plus en plus que la consultation est ouverte» prévoyant même «un taux de participation le plus important de l'après-indépendance». Il mettra aussi sur le compte de «l'affolement» les dépassements dans la campagne d'affichage. Revenant sur la situation en Kabylie, le candidat Saïd Sadi conclura que «la perturbation sur laquelle joue le clan du président est en train de s'essouffler». Par ailleurs à Bouira, le candidat abordera son programme qu'il résume à une volonté d'écouter les jeunes et à promouvoir la démocratie. «Depuis 1962 le système n'a pas répondu aux attentes du peuple, voilà l'occasion d'en finir avec lui.» Parlant de son rival, le candidat-président Sadi ne mâchera pas ses mots. «Le terrorisme a été défait en 1999, Bouteflika l'a régénéré.» Dans le même ordre d'idées il reviendra sur l'invitation adressée aux journalistes animateurs français, Drucker et Elkabach, et dira : «Ils ne viendront pas. Nous, nous disons ‘'Vivement dimanche'' au week-end universel qui remettra l'Algérie au diapason du monde. S'il veut passer à ‘'Combien ça coûte'', nous l'aiderons.» Après Bouira, Sadi s'est rendu à Lakhdaria où il visita sa permanence. Aucun incident n'a été signalé tout au long de cette journée placée sous haute surveillance par un dispositif de sécurité qui a même reporté un match de football entre Bouira et Thenia.