A l'approche de l'anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, Driencourt réaffirme sa condamnation du système colonial. «La loi votée en juillet 2010 devra permettre d'indemniser toutes les personnes qui ont été contaminées par des essais nucléaires sur la base d'un système unique non discriminatoire», a annoncé le représentant diplomatique français en Algérie, Xavier Driencourt, ajoutant que «la commission devra se pencher sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires de Reggane». Sur un autre plan, le même intervenant, lors d'une conférence à Oran, est revenu sur la revalorisation des pensions des anciens combattants algériens, indiquant que celles-ci seront revalorisées à partir de juin prochain à hauteur de quatre fois et demie, soit un pactole de l'ordre de 71.000 d'euros. MM. Xavier Driencourt et Martyn Roper, respectivement ambassadeurs de France et de Grande-Bretagne en Algérie, ont présidé, cette semaine, deux cérémonies commémoratives au cimetière militaire du Petit-Lac, puis au cimetière marin de Mers El Kébir marquée par la présence d'une foule composée d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Les ambassadeurs sont revenus sur l'histoire de la guerre mondiale. L'ambassadeur de Grande-Bretagne rend hommage à tous les morts pour la liberté et la paix. «Je me suis recueilli avec mon homologue à la mémoire de ceux qui reposent au cimetière de Mers El Kébir», a-t-il affirmé, ajoutant que «le passé doit nous servir de tremplin pour l'avenir en rendant aujourd'hui hommage à la contribution des Algériens morts pour la paix en 1939». Ils rappellent dans ce contexte que les deux nations sont «aujourd'hui alliées depuis près de deux siècles, culminant avec la proclamation de l'Entente cordiale en 1904 et une fraternité d'armes soudée par notre participation commune à deux guerres mondiales, dans lesquelles les Algériens ont aussi joué un rôle majeur». De son côté, Xavier Driencourt a rendu un vibrant hommage aux soldats algériens qui ont pris les armes aux côtés de la France en 1914 et 1939. «Je ne peux évoquer les deux guerres mondiales où s'est scellée dans le sang l'amitié franco-britannique, sans rappeler avec émotion la contribution des soldats algériens à ces combats». Il ajoute à ce propos: «Je parlais d'un front d'airain qui a tenu bon pendant quatre ans de 1914 à 1918 où 210.000 musulmans d'Algérie (et 80.000 du Maroc et de Tunisie) au cours duquel 150.000 soldats algériens ont été mobilisés ou engagés, dont 16.600 tués. Je m'incline à leur mémoire». Les relations franco-algériennes sont rapidement abordées par Xavier Driencourt. «Il y a eu des choses très difficiles entre l'Algérie et la France.» «L'approche de l'anniversaire des massacres du 8 Mai est présent dans nos esprits (et) nous avons condamné catégoriquement le système colonial», a-t-il ajouté.