Il dispose d'un large soutien parmi ces «déshérités» irakiens, acquis à sa cause en raison de la longue lutte conduite, à l'époque, par sa famille contre Saddam.Il dispose d'un large soutien parmi ces «déshérités» irakiens, acquis à sa cause en raison de la longue lutte conduite, à l'époque, par sa famille contre Saddam. Un mandat d'arrêt a été délivré contre le dirigeant chiite Moqtada Sadr qui serait lié au meurtre d'un religieux rival, a déclaré hier, tard dans la soirée, le porte-parole de la coalition Dan Senor, après des affrontements sanglants entre partisans du chef radical chiite et les forces de la coalition. «Le mandat d'arrêt contre Moqtada Sadr a été délivré au cours des derniers mois», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à Bagdad. Cette décision, qui intervient au moment où la coalition révise sa tactique militaire en faisant face à des tensions de plus en plus sanglantes, risque fort de provoquer de nouveaux et plus graves dérapages dans les toutes prochaines heures. Un avant-goût nous en est donné à travers les premières réactions relatives à ce mandat d'arrêt. Moqtada Sadr «ne sera jamais capturé» par la coalition, a en effet affirmé un porte-parole de son bureau à Bagdad quelques minutes à peine après l'annonce faite par la coalition. «Il ne sera pas arrêté, nous ne permettrons pas son arrestation ni par les Américains, ni par les Britanniques, ni par personne d'autre», a déclaré Hazem al-Araji. Le leader chiite, qui se méfie des dirigeants ramenés par la coalition dans ses «valises», qui se trouverait même derrière l'assassinat de certains d'entre eux, jouit d'une grande autorité au sein de ses nombreux partisans, qu'il recrute et embrigade au sein des couches défavorisées irakiennes. Moqtada Sadr dispose d'un large soutien parmi ces «déshérités» irakiens, acquis à sa cause en raison de la longue lutte conduite à l'époque par sa famille contre Saddam. En dépit de son jeune âge, perçu par certains comme un point faible, il a réussi à former sa milice, l'Armée du Mehdi, composée de plusieurs milliers d'hommes. C'est la deuxième force des chiites après la brigade Badr, branche armée du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII). Son père, Mohammad Sadek Sadr, dignitaire chiite, suscitait une grande vénération auprès des masses chiites en Irak, surtout dans les moments les plus sombres, dans les années 1990, alors qu'ils souffraient de la répression du régime de Saddam Hussein et de la misère résultant des sanctions de l'ONU. De son côté, George Bush a été forcé de quitter sa réserve et de se mesurer à ce leader en train de faire voir à la coalition ce que Saddam n'avait pas réussi à faire. Il a en effet affirmé qu'il n'était pas question de laisser le dirigeant chiite irakien Moqtada Sadr continuer à recourir à la force lors d'un déplacement à Charlotte (Caroline du Nord, sud-est). Dans le même temps, des tensions de plus en plus perceptibles, qui font craindre le pire, se font jour entre sunnites et chiites au Koweït. Les tensions, dans toute cette région sont telles que nous apprenons à l'heure où nous mettons sous presse que les forces de sécurité saoudiennes assiégeaient en début de soirée, des activistes armés recherchés dans l'est de Ryad, où des tirs étaient entendus.