«S'il n'y a pas de fraude, notre candidat sera bel et bien présent au second tour.» Cette affirmation qui se dégage chez beaucoup de sympathisants du candidat Saïd Sadi est confortée par l'engouement populaire suscité lors de la campagne électorale. «Les sujets que j'ai développés dans ma campagne ont rencontré un écho favorable dans tout le pays» a déclaré M.Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Ce sentiment de satisfaction est largement partagé par le staff technique, des militants et même de la majeure partie des sympathisants qui ont suivi de près ou de loin la campagne électorale du candidat-démocrate. D'ailleurs, aussi bien à la permanence d'El Biar qu'au niveau du siège de Didouche Mourad, l'heure est à la sérénité et à la confiance. Dans un calme olympien, les cadres et les membres de la direction électorale tentaient de d'apporter les dernières retouches en attendant le jour du scrutin et le verdict des urnes. Concernant les chances de Said Sadi à accéder au palais d'El Mouradia, quelques militants se veulent réalistes: «Il est possible qu'il ne sera pas le prochain président de la République mais une chose est sûre, il sera présent au deuxième tour». Un avis plus que partagé par les cadres du parti qui rappellent que Saïd Sadi a opté pour une campagne mixte qui allie meeting et proximité. D'ailleurs, le candidat Sadi l'a relevé dans son discours : « J'ai animé des meetings dans la matinée et dans les soirées, la participation et la mobilisation étaient à chaque fois au rendez-vous». Un sentiment renforcé par la bonne tenue de la campagne et les échos reçus à travers le pays. En tout état de cause, ces derniers déclarent être très satisfaits de la campagne menée par Saïd Sadi du fait qu'il a su remettre sur orbite le projet démocratique. Ce résultat, au demeurant fort légitime, est dû, selon les cadres du parti, au langage franc et simple dont a usé le président du RCD et qui a permis au parti de renforcer sa position sur la scène politique nationale et de consolider la popularité de Saïd Sadi. En outre, cette campagne de proximité a permis à Saïd Sadi de réconcilier son parti avec la société civile après que le passage de son parti au gouvernement, en 1999 et 2000, avec deux ministres, eût cependant terni son image d'opposant, lui attirant la méfiance de certains Kabyles et de démocrates d'autres régions. D'ailleurs, ses sorties triomphales en Kabylie, en dépit de l'appel au boycott d'une partie du mouvement citoyen, prouvent que Saïd Sadi a l'étoffe d'un rassembleur. Il a été le seul à pouvoir convaincre toute une région hostile à toute échéance électorale de la nécessité du vote. Ainsi, et au vu de l'engouement populaire suscité tout le long de cette campagne, il est d'ores et déjà sûr que lors des prochaines législatives, le RCD décrochera plusieurs mandats et sera un interlocuteur incontournable sur la scène politique nationale. Quel que soit le résultat du scrutin de demain, Saïd Sadi aura réussi le pari d'effacer de la mémoire populaire l'étiquette, collée par ses adversaires, d'intellectuel francophone, laïc, voire d'antireligieux, éloigné des réalités nationales.