Les citoyens de Kabylie ne sont intéressés que par l'amélioration de leurs conditions de vie. La stabilité, la paix, le travail et le logement sont les principales préoccupations avancées par les citoyens de la Kabylie qui, quoi qu'en disent certains, appréhendent au mieux le scrutin de la présidentielle en lequel sont placés d'énormes espoirs. Peu importe le candidat qui sortira des urnes, les citoyens de Kabylie ne sont intéressés que par l'amélioration de leurs conditions de vie. Un désir qui relève de l'avis général, du réalisable mais non sans un certain scepticisme, eu égard à la conjoncture prévalant dans la région. Une conjoncture qui vient de se compliquer davantage avec cet assassinat du frère du délégué des archs Ath Djanad, Rachid Allouache. A l'inverse des scrutins précédents, dont le rejet faisait presque l'unanimité, celui d'aujourd'hui est perçu, du moins par une grande partie des citoyens, comme «une opportunité à saisir pour faire avancer le pays». «C'est une nouvelle chance pour le pays de gagner dans la stabilité», affirmait hier matin, un citoyen interrogé sur cette élection. «J'irai voter d'abord pour mon pays», précise-t-il avant d'ajouter que «je souhaite seulement que les résultats des urnes soient respectés et que l'élection ne soit pas entachée d'irrégularité», allusion faite à la fraude que tout le monde redoute. Comme lui, beaucoup de citoyens simples n'aspirent qu'à jouer leur rôle sans lequel «rien ne peut se produire», expliquera encore Hakim, chômeur. A l'instar de la majorité des jeunes, il n'attend de cette élection que l'émergence «d'un homme qui travaillera pour garantir la paix et la stabilité». Comme pour mieux expliquer, son camarade enchaînera «comment voulez-vous qu'il y ait du travail, enfin du bien-être lorsque le pays est constamment en effervescence». Au sein de ceux qui ont la volonté d'aller aujourd'hui, aux urnes, les avis divergent cependant dans l'option. Il en est ainsi des gens qui «souhaitent un changement afin de parvenir à une vie meilleure qui ne saurait être sans un Etat fort, capable de maîtriser toutes les situations». D'autres, par contre, estiment que «le pays est entré dans la stabilité et qu'il convient désormais de réfléchir aux mécanismes de relance économique à même de déboucher sur le plein emploi et un développement tous azimuts». La même divergence refait surface, dès qu'il s'agit de l'acte de vote. A ce propos, les citoyens sont divisés selon les affinités politiques. De leurs commentaires ressortent deux principales visions : il y a ceux qui affichent leur volonté de se présenter aux bureaux de vote, dès ce matin, quelles que soient les conditions, afin justement de parvenir «au changement ou à la continuité». Il y a ceux qui ne conçoivent de rupture avec le système qu'à travers le boycott ou le rejet de cette échéance, une positon que résument clairement les propos de Salim «voter c'est donner crédibilité à un système corrompu». Il y a enfin ceux qui sont dans l'indifférence totale pour qui «l'acte de vote ne signifie plus rien», disent beaucoup de déçus à l'image d'Ali qui affirme «voter ou non cela ne change en rien l'état des choses» En tout état de cause, l'heure est à la mobilisation dans le camp des opposants et celui des partisans du scrutin. Chose qui laisse beaucoup d'observateurs assez sceptiques quant à la tenue de ce scrutin dans des conditions normales.