Zehira Yahi remettant le trophée de la meilleure compagnie de danse à la Chine C'est la Chine avec la troupe Beïjing Dance Theater qui rafle le Premier prix, suivie par Proxyma Dance Company de Grèce et enfin Nacéra Belaza en troisième place. Le rideau est tombé vendredi soir sur la cinquième édition du Festival international de la danse contemporaine devant une salle de TNA pleine à craquer. La clôture a drainé une foultitude de gens entre professionnels de la danse, du sport et simples amateurs ou curieux. Une discipline très prisée bien qu'elle n'existe paradoxalement pas en Algérie en vue du piètre niveau des compagnies locales présentes durant cet événement. D'où l'intérêt croissant pour cette chose belle et mystérieus, mais inaccessible à la fois. Un constat appuyé par les dires d'un des membres du jury qui s'est demandé la raison d'un tel festival en Algérie...Aussi, c'est le pays invité d'honneur, la Chine, qui rafla le Premier prix avec la troupe Beïjing Dance Theater de Chine. Nacéra Belaza qui évolue habituellement en France, mais a représenté, l'Algérie, a raflé pour sa part la troisième place tandis que Proxyma Dance Company de Grèce, la seconde place. Billy Cowie Company, de la Grande-Bretagne a obtenu, quant à elle, le Prix spécial du jury. Etonnant quand on sait que cette compagnie ne figure pas dans la compétition, mais dans le off! Si la qualité indéniable du spectacle en 3 D qui aura plu, pourquoi alors établir ce distinguo dès le départ pour le fouler au tapis après? Devrons-nous encore s'attendre à de tel manquement aux règles de jeu l'an prochain? Autre incohérence durant cette clôture est la participation de l'Ukraine de drôle de façon. Si le spectacle était en effet magnifique, étincelant, poétique et émouvant, reste qu'il relevait de loin, de la danse contemporaine, mais ses figures évoquaient purement et simplement les mouvements formels du ballet! Juste avant de remettre les trophées et les diplômes aux artistes participants, le président du jury, Tâylaat Samawi, a lu des recommandations visant à améliorer le niveau de prestation des troupes postulant pour la prochaine édition, et à arrêter le temps de prestation pour tout le monde entre 20 et 30 minutes. Il émettra aussi le souhait qu'il y ait une commission artistique neutre et professionnelle pour l'évaluation des troupes et surtout qu'il y ait une présélection des troupes algériennes, en préparation d'un éventuel festival national à envisager, dont les lauréats seront retenus pour une participation à l'échelle internationale. Outre les récompensés, la soirée de vendredi a été marquée, par la présentation des travaux des différentes résidences de danse tenues durant la semaine au Palais de la culture. Le premier rendu était celui de l'atelier de danse du Croate Pavlic Rajko. Intitulé «Contact avec le sol, les racines et soi-même» la perfor-mance rendait hommage à l'âme du désert à travers sa musique et ses habitants, son rythme, tantôt nonchalant, tantôt lancinant. Le spectacle était rehaussé du son du oud, de la derbouka, de la guitatre mais aussi de chants de l'Ahalil de Tamanrasset avec comme seul élément scénique, le sable, le coeur battant de cette fresque chorégraphique enchanteresse, laquelle était accompagnée de trois musiciens assis à droite de la scène. Si l'Européen prendra comme support musical le Maghreb, le groupe de Kaddour Noureddine d'Algérie interprétera pour sa part «Moi aussi j'existe!» sur un air de musique tango et gitane, dévoilant un groupe de jeunes hommes habillés de façon classique, les mains gantées qui laisseront tomber au final leur chapeau noir en guise de rébellion sans doute. Enfin, la troisième performance à se produire sera «ça se bouscule!» de Paul Gordon Emerson des Etats-Unis. Celle-ci mettra en scène les traits d'une société qui bouge dans une évolution rapide, mais anachronique et désordonnée où tout se bouscule, s'assoie sur des chaises, se lève, se touche, se rencontre, se croise dans un brouhaha humain qui court durant toute sa vie et se permet par moment quelques instants d'accalmie et de pause. Pour rappel, le 5e Festival culturel international de danse contemporaine (Fcidc) s'est tenu du 15 au 22 novembre sous le thème évocateur de «Passerelles» et a accueilli 24 pays et huit troupes algériennes.