Des anciens qui se maintiennent, de nouvelles têtes qu'on ne connaissait pas : quelques portraits de ceux qui marqueront le troisième mandat, acteurs de la continuité ou des changements à venir. Abdellatif Benachenhou. L'ex-grand argentier du pays, éjecté du gouvernement en 2005 suite au climat de mésentente qui régnait au sein de l'exécutif, pourrait refaire surface .Ces derniers temps, il a multiplié ses sorties médiatiques en donneur de leçons. Benachenhou est l'homme qu'il faut pour mener la politique financière du pays confie un proche du cercle présidentiel. Yazid « Nouredine » Zerhouni. Fidèle parmi les fidèles du président Bouteflika, ministre de l'Intérieur depuis 1999, l'ancien colonel de l'ex-Sécurité militaire semble nourrir de grandes ambitions pour son département. Elevé dans la tradition du MALG, l'homme reste attaché à ses anciennes vocations et souhaiterait, avec l'appui du président, élargir les compétences sécuritaires et de renseignement de son ministère. Des sources parlent de la prochaine création d'un superministère de la sécurité. Ali Tounsi. Le directeur général de la sûreté nationale, ancien des services du renseignement, a entamé depuis le deuxième mandat du président Bouteflika un large programme de renforcement de la police et de ses structures comme par exemple les renseignements généraux ou la « police de proximité » chère au DGSN. Une tendance de renforcement aux dépens, selon des analystes, des services de renseignements « traditionnels ». Saïd Bouteflika. Frère et conseiller du président, on dit qu'il est le véritable chef d'orchestre de la campagne de Bouteflika. En l'espace de quelque temps, il a su développer un réseau de relationnels impressionnant, tant économique que politique. Ainsi, grâce à ses alliances, le clan présidentiel se voit renforcer matériellement et humainement. Saïd pourrait leur faire appel si le besoin s'en fait sentir. Abdelaziz Belkhadem. Que reste-t-il au ministre d'Etat et secrétaire général du FLN ? Son parti a été carrément évincé de la machine électorale par le président Bouteflika au profit du RND de Ouyahia, parti plus « discipliné ». Dès la fièvre de la présidentielle tombée, plusieurs cadres du FLN ont juré de reprendre les hostilités contre Belkhadem accusé de mauvaise gestion du vieux parti. Ahmed Ouyahia. L'homme de la crise, comme on aime le surnommer, jouit de la confiance du président Bouteflika. Son parti, le RND, est mis à la disposition du clan présidentiel, une machine efficace de soutien politique. Ouyahia continuera sans doute à soutenir et mener la politique de son chef en tant que son premier ministre. Mohamed Teguia. L'ancien ministre de la Justice, choisi par Bouteflika pour présider la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, un anti-Boumediène notoire, pourrait pourtant rejoindre les arcanes du pouvoir après une longue retraite, notamment dans le département de la Justice ou à la Cour suprême. Abdesslem Bouchouareb. On a vu partout, le chef de cabinet du secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia durant ces deux dernières semaines. Responsable de la communication de la campagne du candidat-président, Bouchouareb, ancien ministre, a dû batailler dur pour s'imposer face à un Saïd Bouteflika omniprésent, véritable chef de campagne de son frère. Pour services rendus, certains le voient renforcé au sein du RND ou ailleurs, au gouvernement. Mohamed Mediène (dit Toufik). Le général de corps d'armée, patron du DRS depuis 1990, le dernier en poste de la génération des hauts gradés dit « Janviéristes », se maintient dans son rôle d'arbitre entre les différents courants du pouvoir qui ont été traversés d'une bipolarisation : Armée-Présidence, depuis l'ère Bouteflika. Des observateurs assurent qu'il ne cèdera pas facilement sur ses prérogatives face aux appétits du département de l'Intérieur. Général Nadjib. Il faudra compter avec ce mystérieux haut gradé, dont on ne connaît que le pseudonyme. Remplaçant récemment Moulay Kendil (nommé ambassadeur au Maroc) au poste de directeur de cabinet du chef de l'Etat, il était chargé de la sécurité présidentielle et secrétaire du Haut conseil de la sécurité. Ce général discret serait le fils d'un ancien compagnon d'armes de Bouteflika et l'un des anciens du MALG (les services secrets de la Révolution). Hamraoui Habib Chawki. Chargé de l'événementiel du candidat Bouteflika, son choix répond au besoin de maîtriser la communication et de donner la meilleure image du président. L'homme qui a dirigé la très officielle ENTV pendant presque dix ans, serait nommé Secrétaire d'Etat chargé de la communication, pour ses qualités discursives et son sens de la rhétorique, en remplacement d'un Mihoubi, peu présent sur la scène. Bouguerra Soltani. Secoué par une fronde au sein de son parti le MSP, happé par la nécessité de soutenir le président-candidat, Soltani risque fort de perdre ses derniers atouts. Son rival au MSP, Abdelmadjid Menassra, a même annoncé la création d'un nouveau parti après la présidentielle pour rompre définitivement avec Soltani. De nombreux militants frondeurs du MSP réfléchissent déjà pour rejoindre la nouvelle formation. Abdelmalek Sellal. En plus du bon travail qu'il a réalisé lors de l'élection de 2004, il est reconduit en 2009 à la tête de la direction de campagne de Bouteflika. Cette énarque, fidèle serviteur du président, qui n'appartient à aucun lobby politico-économique, pourrait, cette fois ci, se voir nommé ministre de l'Intérieur. Amar Tou. Membre influent du FLN, le ministre des Transports essaie, ces derniers temps, de renverser un Belkhadem évincé de la campagne de Bouteflika. Son soutien permanent au président, lui permettra de prendre les règnes du Front de libération nationale. Des observateurs, le voient à la tête d'un ministère de souveraineté. Adlène Meddi, Zouheir Aït Mouhoub