Bachar al-Assad au centre du conflit syrien, «incontournable» pour le régime, l'opposition lui dénie tout rôle dans le futur de la Syrie Sur le terrain, des combats faisaient rage dans la province de Damas, et quatre personnes ont été tuées par la chute d'obus sur la capitale. L'opposition a réaffirmé hier son refus de voir le président Bachar al-Assad avoir un rôle dans l'avenir de la Syrie après l'annonce de la tenue en janvier de la conférence de paix Genève 2, le régime se disant déterminé à lutter contre le terrorisme. Sur le terrain, des combats faisaient rage dans la province de Damas, et quatre personnes ont été tuées par la chute d'obus sur la capitale. La coalition de l'opposition s'est félicitée de l'annonce lundi par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de la tenue de Genève 2 le 22 janvier, tout en affirmant que le président Assad ne devait jouer aucun rôle dans la phase transitoire. «La coalition affirme son refus total de la participation de Bachar al-Assad et de tous les criminels responsables du meurtre du peuple syrien dans l'instance de pouvoir durant la période transitoire et exige qu'ils n'aient aucun rôle dans l'avenir politique de la Syrie», a affirmé l'opposition dans un communiqué. Bien que cette initiative diplomatique ait été rejetée par les jihadistes et les rebelles islamistes, largement majoritaires sur le terrain, la Coalition a jugé «très positive» l'annonce d'une date pour cette réunion, maintes fois reportée. Dans le cadre de la préparation de la conférence, elle a demandé «l'arrêt immédiat des massacres» et estimé que la communauté internationale devait «faire en sorte que des aides humanitaires soient distribuées dans tout le pays et que les prisonniers soient libérés». La Coalition estime que Genève 2 doit «mettre en application toutes les dispositions avancées à Genève 1» tenue en juin 2012. Lors de cette réunion, les participants s'étaient mis d'accord sur la formation d'un gouvernement transitoire, tout en passant sous silence le sort de Bachar al-Assad. Son chef, Ahmed Jarba, a précisé au Caire que l'opposition se réunirait sous un mois pour discuter notamment de la conférence. De son côté, le régime syrien a réagi à l'annonce de M. Ban, via une lettre adressée à l'ONU par son ministère des Affaires étrangères. «La lutte contre le terrorisme visant les citoyens syriens est un point crucial pour la réussite de toute solution pacifique à la crise en Syrie, et pour donner au processus politique une crédibilité aux yeux du peuple syrien», a-t-il affirmé dans cette missive, citée par le quotidien al-Watan. Genève 2 a été initiée par la Russie et les Etats-unis afin d'amener régime et rebelles à la même table de négociations, après plus de deux ans et demi de violences ayant fait quelque 120.000 morts, selon une ONG syrienne. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que Genève 2 allait se tenir entre les représentants du régime, sans le président Assad, et l'opposition modérée, et visait à aboutir à «un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs». «C'est la seule solution qui permette à la fois de ne pas avoir M.Bachar al-Assad et de ne pas avoir les terroristes», a-t-il souligné. Sur le terrain, quatre personnes, dont trois femmes, ont été tuées mardi par la chute d'obus dans le centre de Damas et dans le quartier de Barzé, situé dans le nord de la capitale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne).