Au moins vingt personnes ont été tuées hier dans un raid aérien contre une localité du nord de la Syrie, le deuxième en 24 heures, portant le bilan des frappes à 46 morts dont de nombreux femmes et enfants, selon une ONG. A Damas, un obus s'est abattu sur l'école française, alors que la classe avait commencé, causant des dégâts matériels mais pas de victimes, selon des responsables. Les parents sont ensuite venus chercher leurs enfants. Dans la province d'Alep, des hélicoptères de l'armée syrienne ont lâché des barils d'explosifs sur un marché de la localité d'Al-Bab, causant d'importants dégâts et faisant 20 morts dont deux femmes et quatre enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). La veille, un raid similaire avait causé la mort de 26 personnes, dont sept femmes, quatre enfants et trois insurgés car les charges avaient explosé près du siège d'une organisation rebelle à Al-Bab, dans le nord-est de la province, selon un dernier bilan de l'ONG. Ces barils d'explosifs ont été décrites par le département d'Etat américain comme des «bombes incendiaires qui contiennent du matériel inflammable, qui peut être comparé au napalm». Le régime syrien, en guerre contre les rebelles depuis près de trois ans, est régulièrement accusé par l'opposition, les gouvernements occidentaux et les organisation des droits de l'homme de lâcher des barils d'explosifs sur des «objectifs civils». Alors que les violences ne connaissent pas de répit sur les autres fronts, un obus s'est abattu en debut de journée sur l'école française à Damas. «Un obus est tombé sur la cheminée d'une classe. Personne n'a été blessé mais des vitres ont été brisées et des murs fissurés», a affirmé un responsable de l'accueil.L'obus est tombé sur la classe de 12e (Grande section de maternelle, ndlr). «Il y avait quinze enfants âgés de cinq ans. C'est un miracle, personne n'a été touché, ni élèves ni professeurs, ni employés», a expliqué l'infirmière de l'école. «Tous pleuraient. Ils étaient effrayés. On les a conduits dans l'abri au sous-sol», a indiqué la même source en soulignant que le bruit de l'explosion était «très fort». «A l'annonce de l'explosion, les parents sont venus chercher leurs enfants». La France, par la voix du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a condamné «fermement cet acte lâche qui aurait pu causer la mort de jeunes enfants». Depuis des mois, des obus tombent sur différents quartiers de la capitale, tirs, imputés par le gouvernement syrien, aux rebelles. Autour de Damas, c'est l'armée qui pilonne les positions rebelles.