«La réélection de Bouteflika, c'est la victoire de la réconciliation, de la démocratie, de la continuité». C'est sur un air de revanche que l'alliance présidentielle-MSP, RND et les «redresseurs» du FLN- ont célébré la réélection de M.Bouteflika, hier, à la salle Ibn-Khaldoun d'Alger. Les leaders des entités politiques ayant soutenu Bouteflika se sont succédé à la tribune pour un plaidoyer commun : expliquer les objectifs de l'alliance, reconnaître la légitimité du «mouvement de redressement» dirigé par Belkhadem et discréditer davantage les autres candidats en s'appuyant sur les chiffres sortis des urnes. Dans une salle archicomble, parée de slogans euphoriques, M. Menasera, numéro deux du MSP, était le premier à intervenir en se félicitant de la «mission accomplie» par les trois formations. «La réélection de Bouteflika, c'est la victoire de la réconciliation, de la démocratie, de la continuité. Mais aussi de l'alliance présidentielle», a-t-il déclaré. Tout comme il a loué la position de l'institution militaire qui a «fait désillusionner les ratés politiques qui quémandaient désespérément son soutien». Cependant, l'intervenant a vivement salué «le discours responsable» des candidats perdants en se refusant à «appeler à des actions susceptibles de générer la zizanie». Pour le patron du RND, M.Ouyahia, le succès du chef de l'Etat est une réponse «évidente» du peuple au «babillage des salons». «Les groupes des salons ont beau coller une étiquette méprisante à chacun de nous (les membres de l'alliance Ndlr). Et en fin de compte le peuple nous a choisis», a clamé Ouyahia. Aussi, il a nié catégoriquement le fait que «l'alliance est mise sur les rails uniquement pour le rendez-vous du 8 avril». A cet effet, il a informé qu'une commission de coordination permanente de l'alliance sera constituée très prochainement. Au cours de sa succincte allocution, l'orateur n'a pas omis de s'adresser à son «ami», Belkhadem, en tant que représentant «légitime» du FLN. Ce dernier, qui se tordait de rire à ces glorifications de sa «famille politique», a pris le relais afin d'en dire plus. «Il est humiliant de dire que le FLN, parti de la Révolution, représente 6% d'Algériens. Non ! Le vrai FLN, c'est celui qui a remporté, avec l'apport certain du MSP et du RND, plus de 84%» des suffrages, a-t-il soutenu fièrement. A ses yeux, un tel constat est «largement convaincant» afin qu'il se proclame représentant légitime de l'ex-parti unique. Dans la même optique, le chef de file des redresseurs a fait part de sa «confiance» en les capacités de mobilisation des alliés de Bouteflika tout en qualifiant ceux qui en doutaient «d'ignorants» des réalités de l'Algérie. Un avis partagé par le président du MSP, Soltani. A coup de citations coraniques et d'expressions poétiques, il a égrené «les réalisations» de Bouteflika, auxquelles il doit sa stature «de grand homme d'Etat». Et enfin, c'est M.Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, qui a pris la parole en disant que la réussite a été «collective».