Les travailleurs demandeurs de logements peuvent désormais déposer leurs dossiers au niveau de leur lieu de travail. Ainsi, après l'Opgi, l'Eplf, le social-participatif et l'Aadl, une nouvelle formule vient d'être lancée par l'Ugta en collaboration avec le ministère de l'Habitat. En effet, les travailleurs aussi bien du secteur public que privé, désirant acquérir un logement, sont invités à se rapprocher directement de leurs administrations pour accomplir les démarches nécessaires. La première tranche de cette opération consiste en 11.000 logements au niveau national. D'après le chargé de communication au ministère de l'Habitat, la part de la contribution du demandeur est réduite à un taux quasi insignifiant. En outre, les salariés qui touchent entre 14.000 et 40.000 DA bénéficieront de l'aide de la CNL (Caisse nationale de logement). Pour encadrer ce projet ambitieux, des commissions communales sont mises en place pour réceptionner et étudier les dossiers. Toujours selon notre interlocuteur, le travailleur qui cotise déjà pour les oeuvres sociales, va être soutenu par le syndicat qui assurera une grande partie du financement grâce au Fnpos. Incontestablement, donc, cette nouvelle démarche a le mérite de rapprocher le demandeur de logement de l'administration. Mais, outre cet assouplissement dans la forme, la réussite de cette toute fraîche opération est tributaire de garanties de transparence qui doivent l'accompagner jusqu'à la remise des clés aux bénéficiaires. Les travailleurs qui sont attirés par cette offre alléchante, ne doivent pas être déçus, au bout du compte, par les lourdeurs administratives et les aléas bureaucratiques. Deux écueils qui ont, rappelons-le, freiné toutes les initiatives précédentes à l'exception peut-être de l'Aadl. L'autre gage de confiance vis-à-vis du client est le respect des délais de réalisation. Cette condition devient primordiale lorsqu'on se rappelle les exemples légion où des citoyens ont été contraints à des années d'attente supplémentaires pour enfin obtenir un toit. Aujourd'hui que le problème financier ne se pose plus, c'est la gestion administrative qui doit se mettre au diapason des normes d'équité et de transparence. Le chef du gouvernement qui promet de solutionner la crise du logement en 2010, est appelé à mettre en place un véritable plan Orsec qui rendra le logement accessible à tout Algérien dans le besoin. Sur un autre volet, l'administration doit, pour faire face aux demandeurs véreux, soumettre les dossiers à un contrôle rigoureux en se dotant de moyens informatiques. Le président Bouteflika, quant à lui, s'est fixé l'objectif de livrer un million de nouveaux logements durant le deuxième quinquennat. Ce chiffre pourra endiguer cette crise s'il est renforcé par des mesures de facilités d'accès au logement.