Les débrayages ont touché plusieurs universités du pays L'université algérienne est atteinte d'une grave maladie qui a pour symptômes: opacité, négligence et incompétence. Depuis la rentrée universitaire, pas moins de 10 grèves ont été observées au sein de différentes universités à travers le territoire national. Ces débrayages témoignent de la colère et la révolte chez les étudiants algériens qui n'ont pas trouvé d'autres moyens de se faire entendre et revendiquer leurs droits que de mener ces mouvements de protestations. Et les causes demeurent celles liées aux problèmes pédagogiques, les conditions de travail déplorables, ainsi que l'accès au master. Les débrayages ont touché plusieurs universités du pays. La faculté de droit de Ben Aknoun, où les étudiants sont allés jusqu'à sortir dans la rue et affronter les forces de l'ordre. La faculté des sciences de Tizi Ouzou, elle aussi n'a pas été épargnée par la vague de contestations où plusieurs départements sont entrés en grève, et le spectre de l'année blanche plane sur cette université. L'Université M'hamed Bougara à Boumerdès, l'Université Saâd-Dahleb de Blida, le département de chirurgie dentaire de l'Université Ferhat-Abbès à Sétif, d'Alger 2, Badj-Mokhtar à Annaba. Pour ne citer que celles-là, car la liste est longue. Cependant, parmi les principaux facteurs qui ont déclenché cette vague de contestations, figurent les problèmes pédagogiques et l'absence de matériels qui permettent un bon déroulement du cursus, l'insalubrité des salles de cours et le manque d'hygiène, la mauvaise gestion, l'insécurité et le cadre de vie au sein des campus. Mais le problème d'accès au master demeure le point principal et important qui a poussé nombre d'étudiants à se révolter, estimant que la procédure d'accès au master n'est pas totalement transparente. En effet, plusieurs dépassements et opacité ont été constatés dans plusieurs universités, à l'issue de l'affichage des listes d'étudiants ayant été acceptés au master. Des étudiants qui répondaient aux conditions d'admission et qui avaient les moyennes requises se sont vu exclure des listes sous prétexte que les postes étaient limités, alors que d'autres étudiants venus des autres universités et qui ne répondaient pas aux conditions d'admission, ont été, acceptés, ce qui a manifestement provoqué un sentiment d'inégalité. Outre cela, les professeurs donnent des cours résumés, n'abordant que de façon superficielle le sujet du cours. L'Université algérienne est atteinte d'une grave maladie qui a pour symptômes: opacité, négligence et incompétence. Dans ce cadre, le classement 2013 des 100 meilleures universités africaines, établi par le portail international Colleges And University, le site spécialisé dans le classement Web des collèges et universités du monde, classe la première université algérienne, celle de Bab Ezzouar (Usthb), qu'à la 29e position. D'ailleurs, sur 100 universités, l'Algérie n'a pu placer que sept campus. Face à cette situation critique, les autorités doivent au plus vite se ressaisir avant que la situation ne se dégrade de plus en plus à travers la révision des programmes, l'amélioration des conditions de travail et la mise en place de dispositifs qui contribueront à rehausser l'Université algérienne.