Le commerce de détail en Algérie est caractérisé par plusieurs insuffisances. C'est ce qu'ont relevé les participants à un colloque international sur le commerce de détail et la gestion des centres commerciaux qui s'est tenu hier, à l'hôtel El Aurassi à Alger. Les professionnels ainsi que les chefs d'entreprises et cadres de l'administration qui ont pris part à ce colloque, ont identifié certains enjeux auxquels le commerce de détail algérien devra faire face dès les prochaines années. «Ce colloque débattant de ce problème, montre une réelle prise de conscience des professionnels du secteur pour porter des changements profitables à tous, à savoir le personnel de vente, les dirigeants d'entreprises et le consommateurs», a déclaré hier la directrice de la société Diamantine, Mefidene Nawel, lors de cette manifestation. En effet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Algéro-Suisse M. Alain Rolland a déclaré qu' «en ouvrant le marché des centres commerciaux à Alger avec Bab Ezzouar en 2010, j'ai très vite été confronté à l'enjeu majeur de la formation». «La filière de la vente n'étant pas structurée, nos partenaires locataires ont été amenés à engager et former des spécialistes sur le tas. Or, la technicité des métiers de la vente justifie une formation pointue», a-t-il enchaîné. Pour lui, la structure du marché algérien est fortement dominée par les petits commerces, en particulier les commerces d'alimentation générale. À cet effet, M.Rolland a estimé que face à l'évolution de l'Algérie dans le domaine économique et social, il est nécessaire aujourd'hui de professionnaliser ce secteur. «C'est dans cet esprit que ce deuxième colloque international a été organisé» a-t-il ajouté. Il a tout de même souhaité que cette manifestation ait une sortie avec des orientations et des décisions concrètes de mise en oeuvre d'un partenariat algéro-suisse dans ce domaine». À la fin de ce colloque, M.Rolland a fait savoir qu'un atelier technique avec un premier groupe de travail sera constitué. «Il sera suivi ces prochaines semaines, d'un déplacement d'une délégation de la formation professionnelle algérienne à Genève», a-t-il précisé. Il a, en outre, annoncé qu'«une signature d'une convention de partenariat entre les deux pays se fera dans les plus brefs délais». Une première du genre, d'après le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Nourredine Bedoui, qui a indiqué que «cette convention vise notamment à former une main-d'oeuvre qualifiée au moment où l'Algérie connaît un développement extraordinaire dans le domaine de la grande distribution». Selon lui, la formation professionnelle doit initier les jeunes aux métiers de la vente, d'où la nécessité de «s'appuyer sur le professionnalisme et l'expérience des pays qui sont en avance par rapport à l'Algérie», le cas de la Suisse aujourd'hui. Une formation qui permettra de se préparer, à l'ouverture du deuxième centre commercial à l'horizon de 2015 à Oran sous le nom d'Es Séna. Pour sa part, le président du FCE (Forum des chefs d'entreprises), Réda Hamiani a indiqué qu'«on espère tirer profit de l'expérience suisse qui a porté ces bienfaits sur l'économie et sur la société de cette dernière». Une expérience qui repose, selon lui, sur un système d'échanges entre les entreprises et les écoles de formations. «Le succès de cette formation en Suisse, a permis de réduire le taux de chômage à 4% alors qu'il était de 24%», a-t-il souligné. Ceci dit, M. Hamiani s'est montré en désaccord sur un point qui a été abordé par les experts suisses. Cela concerne l'obligation des jeunes apprentis de toucher à toutes les disciplines. «C'est un point qu'on n'a pas compris. Personnellement, je ne vois pas l'utilité pour un jeune à qui on apprend le métier d'électricien de lui faire apprendre le métier de la vente et celui de l'agriculture» s'est-il interrogé, tout en poursuivant que c'est un point qu' «on va aborder avec eux pour plus d'éclaircissementq».