Dans son livre intitulé Journal d'un prince banni, le cousin germain du souverain marocain, dresse un portrait sans concessions des membres de la famille royale. Cette publication peut faire l'effet d'une bombe. Elle contribuera surtout à remettre les pendules à l'heure et donner la véritable image du pouvoir marocain. A commencer par le monarque chérifien. De sa gestion des affaires du royaume et des rapports exécrables qu'il entretient avec l'Algérie, autant sur le plan économique que diplomatique. Le trafic de carburant à notre frontière Ouest a permis au Maroc oriental d'afficher une paix sociale grâce, uniquement, à ce business juteux qui s'est enraciné au coeur du royaume: Rabat, Meknès... «70% de l'économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d'affaires moyen de cette activité à six milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10.000 personnes et couvre l'essentiel des besoins de consommation», avait reconnu la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Oujda dans une étude qui avait été consacrée à la pratique du commerce illégal (voir L'Expression du 3 décembre 2013) tandis que des tonnes de drogue sont régulièrement déversées à travers le territoire national. Epinglé par des rapports de l'Office des Nations unies pour la drogue et le crime et du département d'Etat américain, le souverain marocain a fait le dos rond. Le temps de laisser passer l'orage. C'est finalement une tempête qui va le rattrapper pour s'abattre sur lui si l'on en juge par les quelques bribes livrées par Le Nouvel Observateur. «Pour la première fois, un prince alaouite, troisième prétendant à la succession du trône, raconte l'envers du décor des despotismes orientaux. Les arcanes du sérail, les complots de la cour. Il dresse le portrait de chacun des membres de la famille royale. De Hassan II, despote pervers et génial, qui voulait «pendre ses ennemis par les cils de ses yeux», jusqu'à l'actuel roi qui exerce son métier à contrecoeur» révèle le site de l'hebdomadaire français dans un article daté du 10 décembre 2013. Moulay Hichem qui milite en faveur d'une démocratisation du régime politique marocain et qui est aussi un chercheur en sciences sociales n'a pas hésité à analyser les révoltes arabes et leurs conséquences sur le royaume en particulier. La Révolution de jasmin qui a provoqué la chute de Zine el Abidine Ben Ali en Tunisie, les manifestations qui ont ébranlé le régime de Hosni Moubarak en Egypte l'ont fait réagir. Le Maroc ne fera «probablement pas exception parmi les pays arabes après la Révolution tunisienne et les manifestations qui secouent actuellement le pouvoir en Egypte», avait-il estimé à la fin du mois de janvier 2011. Le «Maroc n ́a pas été encore atteint...Mais il ne faut pas se tromper: presque tous les systèmes autoritaires seront affectés par la vague de protestations. Le Maroc ne sera probablement pas une exception», avait souligné Moulay Hicham dans une interview accordée au quotidien espagnol El Païs. Réputé pour ses critiques vis-à-vis de la monarchie marocaine et de son système politique, le cousin du roi s'était interrogé: «Reste à voir si la contestation sera sociale ou bien aussi politique et si les formations politiques, influencées par les récents événements, bougeront.» L'histoire lui donnera en grande partie raison puisque les islamistes marocains du Parti de la justice et du développement remporteront les élections législatives du 25 novembre 2011. Leur secrétaire général Abdelilah Benkirane dirige, depuis, le gouvernement. Dans son livre intitulé Journal d'un prince banni qui paraitra au mois d'avril aux éditions Grasset, le cousin germain du souverain marocain, dresse cette fois-ci un portrait sans concessions des membres de la famille royale. Un tadjine à la sauce marocaine, à, certainement, déguster sans modération. Le prince rebelle qui a soutenu le fameux mouvement du 20 février, qui ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il prend la parole et, aujourd'hui, la plume, nous «régalera» sans aucun doute.