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Du neuf avec des anciens...
TRIBUNAL CRIMINEL D'ALGER
Publié dans L'Expression le 14 - 12 - 2013


La cour d'Alger du Ruisseau
Rabah Djenki, l'ancien premier magistrat de Birkhadem a été contraint d'attendre un jour de plus pour le verdict...
Il n'y avait pas foule dans la salle d'audience de la cour d'Alger du Ruisseau où se tenait un procès en crim relatif à cinq graves accusations où la dilapidation est reine. Des présidents d'APC et autres responsables entrepreneurs au box. La vingtaine d'accusés, la majorité venant de l'extérieur et donc ayant eu le «devoir» de la prise de corps c'est-à-dire qu'ils avaient passer la nuit de mercredi 11 décembre 2013 en taule, était installée dans le box sous l'oeil attentif d'un service d'ordre jamais prêt à ciller... Boualem Bekri est le président. Il est entouré de Chemlel et l'inamovible Abdenour Amrani encore sous l'émotion de la perte récente de sa douce maman.
Sur le siège du parquet trone le dynamique Sakhri alors que Aïssa, le bon chevronné greffier se farcit les 22 feuilles de l'arrêt de renvoi dont la fastidieuse lecture use plus qu'elle n' «instruit» qui que ce soit. Les deux jurés sont assez âgés et donc les débats promettent d'être prenants. Les avocats venus en nombre appréciable sont sur les dernières relectures de l'arrêt de renvoi, histoire de dégotter un point menant à des questions préjudicielles faisant office de bouclier en cas d'interventions du représentant du ministère public. Dans l'arrêt de renvoi, c'est le nom de Djenki, le fameux ancien maire que les enquêteurs n'ont jamais ménagé en cherchant la «petite» et la «grosse» et Djenki a beau crier son innocence, personne n'a entendu son cri lancé du fond d'un puits situé entre Adrar et Ouled Sidi Cheikh, et le sable chaud.
Un vent d'essoufflement
Le dossier est volumineux et sur le pupitre de Bekri, pas moins de huit cartons pleins à craquer de documents, laisse deviner la longueur du procès qui a débuté à...10h20. Les faits, eux, remontent à 1997-1998, soit nous fonçons sur 20 ans, date durant laquelle «le baudet enfourchait son propriétaire» un proverbe bien de chez nous et dit en langue arabe devient un long et incisif réquisitoire puni par la loi en cours... en d'autres termes, une période où tout était permis à condition de ne pas se faire surprendre et prendre! Et lorsqu'il s'agit d'entrepreneurs entreprenants qui foncent sur le mur, ils deviennent indélicats et emportent tout avec eux. Durant l'interrogatoire savamment mené par l'inusable Bekri a qui on ne la «fait» jamais, les sommes de fric à 9 chiffres défilent sur les lèvres lors de réponses souvent évasives. Une heure de lecture de l'arrêt de renvoi fait deux victimes: Chemlel le conseiller bâille et un citoyen somnole... Finalement, le président qui a senti un vent d'essoufflement gagner Aïssa le greffier et la lassitude de l'assistance demande à se passer de certains passages et d'arriver plus vite à la chute de l'arrêt. Nous vous assurons que le moment le plus lassant est cette lecture de l'arrêt de renvoi qui fait perdre un temps fou à tous. Bref, passons...tant que nos magistrats du siège n'utilisent pas la police de l'audience à bon escient, ce sera plutôt ardu de suivre ces procès annoncés à cors et à cris par la presse.
Et ici, immanquablement, nos pensées vont à Oran où les magistrats chargés des audiences criminelles adorent rentrer chez eux le plus tôt possible, se consacrer un peu aux familles, aux sorties, aux copains...
Mais en pleine capitale, il y a des contraintes qui ne plaisent pas, mais subies avec le sourire surtout que l'arrêt de renvoi reste la seule parole de l'accusation avec ses probabilités, ses certitudes, ses suppositions, ses ordres d'expertises, de contre-expertises, d'évaluation et de situation de préjudices et tout le chapelet de déclarations récoltées depuis le jour - le premier - de la présentation des futurs accusés dont la plupart s'attend à quelle sauce, le plat va être servi chaud à l'issue des délibérations des membres du tribunal criminel souvent marchant sur les pas de procès-verbaux des enquêteurs et donc de l'arrêt de renvoi. Aïssa le greffier achève sa deuxième heure de lecture sans prendre un seul verre d'eau car ses lèvres doivent maudire plus que jamais cette pratique du métier...
Pour revenir aux faits, le théâtre des «opérations» n'est autre que cet ancien, beau, remarquable verger d'Alger, nous citons Birkhadem, aujourd'hui un triste ensemble de béton, de fer et autre sable des oueds, des plages du tout-venant en deux mots.
Le DEC agit avec la qualité de maire, donc un élu. Et un élu se doit de bosser avec l'assemblée élue. Bekri le rappellera en fin d'interrogatoire: «Vous êtes un technicien qui s'est fait sur le tas. Vous aviez veillé des nuits pour étudier, car avec votre niveau de terminale, vous saviez que votre ambition avait besoin de plus de bagages. Donc, un DEC, est un chef et un chef vigilant. Il fait attention à tout et surveille tout...» avait balancé le juge.
Après une pause de douze minutes devant lesquelles Aïssa qui venait de vivre le calvaire (sans la croix sur les épaules) avait repris son souffle, Bekri était revenu entendre Rabah Djenki, l'accusé principal, les autres accusés étant une sorte de...garniture gonflant le ronronnant arrêt de renvoi.
Le plat va être servi chaud
Excédé, un avocat ayant roulé sa bosse dans tous les rouages d'éminentes institutions, nous confia, le regard perdu dans les airs: «Sachez, monsieur que ce à quoi nous assistons n'est que le reflet fidèle de notre pays.» Notre interlocuteur était mécontent qu'une telle affaire qui traîne depuis 1997 puisse revenir de la Cour suprême en...2014. Nous étions le 12 décembre 2013, soit à dix-neuf jours de la fin de 2013. Debout à gauche de son avocate, très jeune, par ailleurs, Rabah Djenki était plutôt résigné car depuis le temps, il a tellement vu et revu des magistrats qu'il était convaincu que Bekri n'allait pas étendre sa réputation de juge juste, mais armé de gants de fer forgé.
En débutant l'interrogatoire, le juge et toute la composition du tribunal criminel savaient que ce dossier déjà traité en envoyant Djenki à l'ombre pour un bon séjour funeste, était de retour de la Cour suprême qui a «cassé» et renvoyé l'affaire devant une autre constitution capable de faire mieux en matière de respect de procédures et avec des attendus qui ne souffrent d'aucun os frein...
D'ailleurs, fidèle à sa ligne de conduite, Bekri que l'on loue ou décrie. Cela dépend d'où parviennent les critiques, avait fixé les yeux d'un Djenki visiblement las de comparaître. Il lui signifie de suite les actes d'accusation avant d'entrer dans le vif du sujet. «Birkhadem, lâche, le teint frais, le juge, est une importante localité d'Alger. Avec Bir Mourad Raïs.
Au fur et à mesure que le magistrat feuillette les procès-verbaux, il cite un à un les feuillets en regardant non plus l'accusé, mais les à-côté de l'assistance.
La seule fois où Djenki avait sèchement protesté, c'était au moment où le juge avait lu une expertise enfonçante: «Monsieur le président, voilà un exemple de dépassement à mon encontre. On fait une expertise. On la commande, mais j'ignorai l'opération. J'aurais pu aller à la contre-expertise que la loi prévoit. Je ne comprends pas cette démarche...
-Oui, le malheur, c'est qu'il y a six expertises ordonnées par la justice.», coupe Bekri qui rassure l'accusé en lui signalant qu'il était en train de simplifier les choses: «Sinon, on ne finira jamais avec vous. Vous étiez responsable de terrains agricoles. Chacun était servi...
-Il y avait énormément de demandes, dit, les lèvres serrées, Djenki qui a évoqué les personnalités politiques, les ministres. Et le président du tribunal criminel de se fâcher presque:
-Ecoutez Djenki. Vous êtes accusé de choses graves. N'évoquez plus les ministres ni les sinistres, car à Birkhadem, il y a de braves gens, des méchants, des cupides, des curieux, des ambitieux, des gars corrects. Il y a tout le monde qui court derrière un terrain, un logement, une auto, une villa, des locaux commerciaux et il y a des lois à respecter dans les attributions!».
Djenki venait de saisir encore une fois que les coaccusés qui vont défiler après lui, ne sont que des «ides».
Nous cessons ce compte rendu avec la pause et le procès s'achèvera tard, très tard dans la journée de vendredi!


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