Les citoyens de la commune de Mizrana retrouveront dans les prochains mois leurs bureaux de poste restés très longtemps fermés. Les pouvoirs publics ont débloqué une enveloppe budgétaire destinée à la rénovation de ces bâtiments en état de dégradation avancé. Cette décision a été, pour rappel, prise quelques temps après la visite sur les lieux du ministre de la Poste et des Tic. En effet, cette commune littorale, située à quelque 50 km au nord de la wilaya, possédait quatre bureaux de poste pour une population estimée à pas moins de 20.000 habitants. En 1995, alors que la région connaissait les affres du terrorisme, deux bureaux ont été fermés à Ouatouba et à Tizi n'Bouali. La situation sécuritaire avait signé l'arrêt de mort de toute activité dans ces deux villages. Bon gré, mal gré, les villageois trouveront refuge dans les deux autres bureaux qui demeuraient en service. Le premier était situé au chef-lieu de la commune alors que le second se trouvait à Azrou Bouar. Cependant, les premiers tracas commencèrent déjà à apparaître. Comme si cela ne suffisait pas totalement fait, un autre bureau sera, lui également, contraint à la fermeture. A Azrou Bouar, le banditisme qui a suppléé à l'activité terroriste des années 90, a obligé les autorités à fermer cette poste de proximité en 2007. Un groupe de malfaiteurs avait, doit-on le rappeler, dérobé de ce bureau, pas moins de 100 mille dinars la même année. Et, depuis cette date, les populations de la région n'ont pas cessé de payer le prix fort. Les habitants se plaignent d'abord et toujours du manque de liquidités dans le seul bureau qui demeure ouvert au chef-lieu. D'autres évoquent les pertes récurrentes de courrier et les retards considérables dans sa livraison. Les chaînes s'allongent quotidiennement pour un service aussi minime soit-il. La demande ne pouvait vraisemblablement être satisfaite. Ce constat a conduit également le personnel à demander du renfort mais sans aucun effet. Car, jusqu'à aujourd'hui, la fermeture de ces trois bureaux de poste constitue une véritable atteinte à la notion de service public et les populations sont les premières à en pâtir. Par ailleurs, il est à noter que la commune de Mizrana n'est pas la seule à souffrir des conséquences de la tragédie nationale avec la vague d'attentats qui ont ciblé ce massif forestier. D'autres communes ont connu des fermetures similaires avec leur lot de tracas quotidiens. Sur tout le territoire de la wilaya, l'on dénombre 16 bureaux de poste fermés pour les mêmes causes avec bien évidemment, les mêmes effets. Toutefois, si la période qui a suivi ces événements a connu une attitude compréhensive de la part de la population, il n'en est pas de même aujourd'hui avec le retour progressif de la sécurité. Les villageois réclament légitimement la réouverture de ces services. Il faut noter aussi que cette demande est devenue plus insistante ces dernières semaines qui ont vu les postes manquer de liquidités. La décision de les rouvrir tombe à point nommé, car la difficulté est grande.