Depuis des semaines, des dirigeants du monde entier, y compris le pape François, s'élèvent contre la guerre meurtrière qui se déroule en Syrie et menace de s'étendre au Liban et en Irak. Le monde s'inquiète de l'évolution de la situation dans le pays du Chem qui a des retombées qui pourraient s'avérer dangereuses pour ses voisins immédiats. Toutefois, la tragédie que vivent les Syriens depuis bientôt trois ans n'a rien de printanier (cf; ledit «Printemps arabe») et est surtout le résultat direct de manoeuvres criminelles de certains pays arabes, singulièrement le Qatar et l'Arabie Saoudite qui sont derrière le malheur qui a frappé le peuple syrien, alors que la flamme de la fitna menace désormais d'embraser l'ensemble du Moyen-Orient. Les attentats sanglants au Liban, la prise de la ville irakienne de Fallouja par des groupes terroristes liés à la nébuleuse terroriste Al Qaîda sont des faits indiquant que la région est plus que jamais placée sur un volcan. Celui-ci peut exploser à tout moment. Le Liban a vécu deux guerres civiles qui ont gravement divisé le peuple libanais tout en le fragilisant davantage, outre le sceptre de la scission, véritable épée de Damoclès pour le pays des Cèdres où les divisions confessionnelles se sont accentuées. C'est le même cas de figure en Irak où sunnites et chiites se font une guerre sans concession favorisant le retour des groupes terroristes, avec là aussi le risque d'aboutir à la partition définitive d'un pays déjà quasiment amputé de sa partie kurde. Le même schéma se retrouve en Syrie où une rébellion fomentée de l'extérieur et financée de l'étranger menace tout autant l'intégrité du pays de Chem. Aujourd'hui, le dénominateur commun entre ces pays est le fait qu'ils vivent tous, peu ou prou, sous l'état d'urgence. Pourquoi ces pays en sont-ils arrivés à ces extrémités qui mettent en équation leur existence même? Dans ces tragédies plurielles que vivent la Syrie, le Liban et l'Irak, quel jeu joue l'Arabie Saoudite, qui a annoncé le prochain octroi de 3 milliards de dollars au Liban, notamment au profit de l'armée libanaise pour renforcer son potentiel militaire. Et sans doute lui donner de s'impliquer dans la guerre en Syrie. On peut dès lors se demander pourquoi Riyadh n'a-t-il pas aidé ce pays, sorti de guerres sanglantes, à se relever économiquement et socialement? Pourquoi ne l'a-t-il pas doté de ce financement pour résister à Israël quand l'entité sioniste occupait le Sud du Liban? En fait, des interrogations qui montrent surtout le rôle et le jeu troubles que joue désormais l'Arabie Saoudite dans la division des pays arabes, mettant en sursis l'existence, voire le devenir de pays qui furent le berceau de la civilisation humaine (Liban, Syrie, Irak). L'Arabie Saoudite veut-elle asseoir son leadership au Moyen-Orient sur les ruines des Etats de cette région ou ne serait-elle pas en train de faire le sale «travail» pour le compte d'autres forces, de puissances dont la stratégie de morcellement de cette région est connue, induite par l'invasion anglo-américaine de l'Irak en 2003 et le début de la mise en application du projet du Grand Moyen-Orient par la création de pays ethniques et confessionnels? Riyadh en serait-il le cheval de Troie?