Poingnée de main entre Lamamra et Nabil Fahmi Le ministre des Affaires étrangères a expliqué que l'Algérie, qui traite avec les Etats, maintient ses relations avec les pays qui connaissent des problèmes politiques internes. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a répondu hier au groupe des 20 partis politiques qui se sont opposés à la visite du chef de la diplomatie égyptienne en Algérie, sous prétexte qu'il est issu d'un coup d'Etat militaire. «C'est l'avis d'une partie de la classe politique que nous respectons. Les relations internationales de l'Algérie sont conduites par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika et elles obéissent à des considérations stratégiques», a-t-il expliqué, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue égyptien Nabil Fahmi, au siège de son département à Alger. M. Lamamra a ajouté que l'Algérie qui traite avec les Etats, maintient ses relations avec les pays qui connaissent des problèmes politiques internes. «L'Algérie reconnaît et traite avec les Etats et non avec les régimes et les gouvernements. Elle maintient ses relations avec ces pays, nonob-stant les problèmes internes qu'ils connaissent», a-t-il expliqué. Cela avant de préciser que cette conduite ne signifiait nullement que l'Algérie «est indifférente ou qu'elle accorde peu d'intérêt aux situations instables que ces pays traversent». Et d'ajouter que les relations entre l'Algérie et l'Egypte sont «fortes», «traditionnelles» et «historiques». «Nous partageons avec le peuple égyptien ses joies et ses peines, mais nous ne nous ingérons pas dans ses affaires internes et nous souhaitons qu'il sorte plus fort que jamais de son épreuve», a réitéré M.Lamamra. La question de la position du groupe des 20 partis politiques a été posée aussi au ministre égyptien Nabil Fahmi. Il a répondu en soulignant qu'il ne s'agit là, que d'un avis. «Il y en a d'autres», a-t-il dit, précisant qu'il représente un gouvernement de transition installé après la révolte du peuple égyptien et l'intervention de l'armée qui ont mis fin au régime des Frères musulmans. M.Fahmi a été assailli par les questions des journalistes, inhérentes notamment à la qualification de la confrérie des Frères musulmans comme étant une «organisation terroriste» et à la suspension de l'Egypte du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA). Il a souligné que la décision de classer les Frères musulmans comme une organisation terroriste est une décision égyptienne, appelant les pays étrangers à respecter les conventions internationales en la matière. «Toute ingérence dans nos affaires est rejetée», a-t-il dit. Concernant la suspension de l'Egypte par l'UA, après la chute de l'ex-président Mohamed Morsi, Nabil Fahmi a estimé que cette décision est «injuste». Il demande, de ce fait, sa révision. En ce qui concerne le dossier syrien, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé l'attachement de l'Algérie à une solution pacifique qui garantisse la pérennité et l'unité de la Syrie et son appel aux parties concernées à s'en remettre à la volonté du peuple syrien. Il a exprimé à cet égard l'engagement de l'Algérie à prendre part à la conférence de Genève 2 et à faire ce qui est en son pouvoir pour le succès de cette initiative à travers une action bilatérale avec la Syrie et les pays influents «en vue de faire avancer le processus de règlement pacifique». Sur un autre plan, le ministre égyptien a indiqué que son pays n'a pas demandé un prêt financier de l'Algérie, contrairement à ce qui s'est dit, ces derniers temps. Concernant la demande égyptienne d'augmenter le volume des importations du gaz algérien, il a expliqué qu'elle vise à diversifier la provenance des ressources énergétiques de l'Egypte. S'exprimant sur sa rencontre avec le Président Bouteflika, il a indiqué qu'elle était «très importante» pour lui.