En prenant cette décision, il espère contribuer à consacrer le principe de l'alternance au sein du parti. Ali Benflis, l'ancien secrétaire général du FLN a laissé place au simple militant de base, lors de la session extraordinaire du comité central du parti tenue hier au siège du FLN : «Je décide en toute liberté et en toute conscience de remettre à l'autorité du comité central le mandat que vous m'avez confié le 20 septembre 2001, en espérant que l'oeuvre que nous avons engagée ensemble sera poursuivie et menée à terme», a-t-il déclaré. Son souci est de garantir au parti la «stabilité et l'unité des rangs indispensables au bon fonctionnement de ses structures et la vitalité de l'action de ses militants». Auparavant et dans une brève déclaration annonçant l'ouverture de la session, Ali Benflis a procédé à l'installation d'un bureau provisoire composé de 9 membres issus du comité central et présidé par Mohamed Djeghaba, ancien ministre des Moudjahidines, El-Hachemi Hadjerès, Zaâf Mohamed, Mme Zaza Aloui, Moulay Ibrahim et Guellati Chérif composent ce nouveau bureau politique. Une heure avant la rencontre, les supputations allaient bon train quant à une éventuelle démission de Benflis et son retrait de toute activité politique. Or, et à la surprise générale, Ali Benflis a uniquement annoncé dans son intervention à la plénière son retrait du poste de secrétaire général. Un membre du comité central, Merazi Bencheikh qui a pris la parole au nom des membres présents, a constaté que le quorum a été largement atteint puisque le nombre de membres présents s'est situé à 132 sur 259 que compte le comité central. Dans son intervention, très attendue et en présence de ténors à l'image de Belayat, Lekhdiri, Medjahed, Mekhalif, Oufréha, Dahdouh, Mimouni, Djellouli, Bounekraf, Attar et Nouredine Taleb, l'ancien responsable du FLN a estimé que malgré la complexité de la tâche et le don de soi qu'elle a nécessité, «j'ai tenu à mener le parti du FLN à bon port et j'ai veillé à être à la hauteur et digne de la confiance des militants, mû par la seule conviction de servir mon parti et mon pays, soucieux de ne jamais verser dans la vindicte, la polémique, l'anathème et l'injure et respectueux de la dignité et de l'honneur d'autrui». Revenant sur l'élection présidentielle, il dira que le parti du FLN «s'est engagé dans la compétition du 8 avril, une compétition à laquelle ont finalement manqué les conditions nécessaires à l'expression libre et souveraine de la volonté populaire», en assumant seul la responsabilité de ce constat qui «n'engage que ma personne, car je sais que faire partager un tel constat aujourd'hui peut occasionner à certains de la gêne». En prenant cette décision, Ali Benflis espère contribuer à consacrer le principe de l'alternance au sein du parti «en émettant le voeu qu'il puisse continuer son parcours historique sur la voie de la démocratie et du progrès». Enfin, il dira que c'est en militant fier d'avoir mené un combat juste, un militant serein, car ayant sa conscience pour lui, un militant qui n'a pas «accepté la soumission et le chantage» qu'il quitte cette tribune pour prendre place parmi les autres militants de base. Lui succédant, son ancien prédécesseur, le Dr Benha-mouda n'a pas tari d'éloges à l'encontre d'Ali Benflis dont il dira qu'il a déployé des efforts considérables pour ouvrir les portes du parti «aux jeunes et aux intellectuels» et d'avoir obtenu un succès propre «en mobilisant les foules au cours des meetings». En commentant les résultats de l'élection présidentielle, le Dr.Benhamouda a reconnu qu'il serait juste de ne pas bâtir les conclusions sur la base des résultats proclamés parce que la réalité des chiffres, selon lui, «n'est connue que de Dieu». Il proposera au comité central de mettre sur pied une cellule pour «élucider ce sujet et prendre ensuite des initiatives politiques et législatives qui mettront les élections futures à l'abri de toute suspicion». Au sujet de l'action future du président de la République, Benhamouda indiquera que la meilleure position pour le FLN consiste à «analyser l'activité (du président) et d'arrêter les décisions en fonction du programme du parti, à savoir appuyer toute initiative compatible avec notre programme et les intérêts du peuple et s'opposer à toute initiative qui ne respecte pas l'esprit de la Constitution, des lois, de la démocratie véritable ou qui est contraire à ce qui aura été arrêté». Il ne s'empêchera pas de dire qu'il ne regrette en rien les critiques formulées lors de la campagne électorale parce que, dit-il, «nous avons été objectifs et l'histoire nous donnera raison». Quant au devenir du parti, les membres du bureau national ont décidé de mettre sur pied une commission nationale de préparation du congrès et avec l'aval du Dr Benhamouda, il a été convenu d'organiser, dans les plus brefs délais, le 8e congrès, car, soutiennent-ils, le FLN ne peut rester sans organe exécutif.