Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la célébration du 24e anniversaire du Printemps berbère. La marche à laquelle la coordination des associations de la faculté de Bouzaréah a appelé hier, a finalement été empêchée par les forces de l'ordre. Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la célébration du 24e anniversaire du Printemps berbère. Un scénario devenu habituel depuis les évènements d'Avril 80. Tôt dans la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été dépêché sur les lieux en vue de déjouer l'action. Tous les alentours de la faculté ont été cernés par des agents et des camions anti-émeutes. Les issues ont été cadenassées afin d'empêcher la sortie des manifestants. La présence en force des agents de sécurité n'a pas été un fait positivement perçu par les étudiants protestataires. Ces derniers n'ont pas cessé tout au long du rassemblement organisé à l'intérieur de l'établissement, de dénoncer la démarche choisie par les responsables de la sécurité. Un officier de police rencontré à l'extérieur de la faculté nous a indiqué que les organisateurs de l'action n'ont introduit aucune demande d'autorisation auprès des instances concernées. «Les manifestations de rue doivent être permises par une note officielle», nous a-t-il affirmé. En outre, il est à souligner que depuis la fameuse marche de 14 juin 2001, toutes les manifestations de rue ont été interdites à Alger. Cependant, les universitaires, en colère, ont décidé de réinvestir la rue et de marcher sur le Palais du gouvernement. A la sortie, la détermination des étudiants a failli tourner à l'irréparable. De légères escarmouches ont éclaté sans que cela engendre des incidents graves. Les organisateurs ont pu maîtriser la foule coléreuse. Une démarche dictée par le souci de ne point s'engager dans des actions dont les conséquences seraient fâcheuses pour l'avenir des étudiants. Rappelons à ce titre que la faculté des sciences humaines de Bouzaréah a été le théâtre de violentes émeutes en mai 2001. Ces incidents avaient éclaté après l'interdiction d'une marche prévue vers le Palais du gouvernement. En effet, plus de 60 blessés ont été enregistrés et dirigés vers les hôpitaux de la capitale. Les conséquences induites par l'événement ont fini par avoir raison de la détermination et de la mobilisation des étudiants. Depuis, il ne se passe une année sans que les étudiants de l'université d'Alger ne sortent dans la rue pour fêter un certain Printemps berbère issu d'une protestation estudiantine. Avant de quitter les lieux dans le calme, les universitaires contestataires ont organisé un sit-in à l'intérieur de leur faculté réitérant leur détermination à poursuivre le combat jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications identitaires et culturelles.