La symbolique du 20 Avril n'est plus ce qu'elle était. La célébration ne semble plus attirer les grandes foules d'antan. Cela se ressentait dans l'activité économique de la région où tout le monde avait vaqué normalement à ses obligations, en témoignent ces magasins qui sont restés ouverts tout au long de l'itinéraire des marches et ce, malgré l'appel à la grève lancé par les animateurs. En fait, seuls les établissements scolaires sont restés fermés comme de tradition. Ainsi, pour la célébration de ce 30e anniversaire du Printemps amazigh, il a été organisé des manifestations un peu partout en Kabylie avec en toile de fond la reconnaissance officielle de tamazight comme langue officielle. Avec comme point culminant cette marche organisée hier à partir du campus de Hasnaoua. Les manifestants ont réuni en tout et pour tout à peine 4.000 personnes. Les deux organisations ont scandé pratiquement les mêmes slogans en chantant des hymnes à la gloire de leurs chefs qui, se trouvant tous deux en France, avaient brillé par leur absence. Les marches se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Une minute a été observée de silence au niveau du rond-point du Djurdjura devenu depuis 2001 place des victimes du Printemps noir de la Kabyle. Une place qui a été investie le matin par ce qui reste du mouvement citoyen des aarouchs qui ont observé eux aussi une minute de silence à la mémoire des 126 victimes de ces tristes événements. Des étudiants FLNistes ont pris part à cette marche pour marquer eux aussi cette célébration. Alors que de son côté le RND de Tizi Ouzou avait lancé un appel aux citoyens de la région en général et ses militants et sympathisants en particulier pour prendre part à cette célébration « dans le cadre du mouvement associatif qui leur sied et en dehors de toute instrumentalisation politique et à marquer cette journée dans la sérénité et le recueillement en hommage à toutes les victimes de cette noble cause».