Les derniers dérapages sont toujours en mémoire. Alors que la ville d'Amizour retrouvait son calme et que les quatre manifestants arrêtés lors des troubles de lundi dernier sont tous relâchés, la ville de Sidi Aïch s'apprête, aujourd'hui, à vivre au rythme d'une marche populaire coorganisée avec plusieurs autres coordinations de l'ex-daïra de Sidi Aïch. Cette manifestation populaire s'inscrit, nous dit-on au niveau de la coordination de Sidi Aïch, dans le cadre de la décision entérinée lors du conclave d'Akbou. Les délégués de pas moins de huit coordinations entendent dénoncer, à travers l'action d'aujourd'hui, «les indus élus», exiger «la libération des détenus du mouvement» et enfin «la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur». Dans une déclaration qui nous a été transmise, les initiateurs de cette manifestation appellent à une participation massive des citoyens. «La détention arbitraire fait subir aux détenus des supplices qui n'ont d'égal que l'entêtement du pouvoir», lit-on encore dans le même document. La ville d'El-Kseur ne compte pas rester en marge des événements. Après avoir marqué «sa désolidarisation» avec les actions synchronisées de lundi dernier, voilà qu'elle se lance de nouveau en solo, prévoyant, pour le début de la semaine prochaine, deux journées de grève générale en guise de protestation. Cette action intervient, faut-il le souligner, à la veille du déroulement du procès en appel des 13 manifestants au tribunal de Béjaïa. Notons que l'ensemble des actions de rue, enregistrées ces derniers jours, s'inscrit en droite ligne dans la préparation de l'autre rendez-vous, dit d'envergure, prévu pour le 19 du mois en cours. La coordination affiliée à l'intercommunale de Béjaïa tente de gagner l'adhésion populaire perdue, il faut le dire, depuis quelques mois et ce ne sont certainement pas les dérapages qui émaillent la moindre action locale qui vont encourager davantage de participation, disaient, hier, en substance, de nombreux citoyens. L'interrogation est également de mise quant au sort que réserveront les autorités à la marche de Sidi Aïch. Les derniers dérapages connus après la manifestation de janvier dernier sont toujours en mémoire. Ce qui laisse beaucoup d'analystes tabler sur «un empêchement de la marche» à moins que des organisateurs ne se soient engagés à assurer un bon déroulement. Nous y reviendrons.