«Le maghreb arabe et les mutations régionales: quelle coordination pour faire face aux nouveaux défis.» Les participants au colloque sur «Le Maghreb arabe et les mutations régionales» ont mis l'accent sur l'importance de la coordination sécuritaire et politique entre les Etats de la région pour faire face aux nouveaux défis, et insisté à cet égard sur le rôle central de l'Algérie. Les intervenants dans ce colloque, organisé hier par l'Institut militaire de la documentation, l'évaluation et la prospective sous le thème «Le Maghreb arabe et les mutations régionales: quelle coordination pour faire face aux nouveaux défis», ont mis en relief la nécéssité de mettre en oeuvre la coordination sécuritaire et politique entre les Etats du Maghreb arabe, dans une conjoncture marquée par de nouveaux défis imposés par de nouvelles donnes, aussi bien dans la région que dans le Monde arabe en général. Dans ce contexte, l'enseignant en sciences politiques à l'Université d'Alger 3, Ben Khellif Abdelwahab, a indiqué que «de graves défis sécuritaires menacent la région du Maghreb arabe et imposent l'impérative nécessité de trouver des solutions régionales et ce, à travers la coordination et une approche régionale globale entre les pays maghébins et les Etats du Sahel, car aucun pays ne pourra à lui seul affronter le terrorisme international et le crime organisé transfrontalier», a-t-il dit. Pour ce conférencier, «la stabilité que connaît l'Algérie a fait de ce pays un Etat-pivot dans la région du Maghreb arabe et de ce fait, jouit d'un intérêt régional et international dont la finalité est de trouver une approche globale pour affronter les grands défis et plus particulièrement le phénomène du terrorisme et du crime transfrontalier, soulignant que «l'Algérie a adopté cette approche depuis de nombreuses années vu l'expérience qu'elle a acquise dans la lutte contre le terrorisme». Le chercheur Ferdiou El Hadj, a estimé de son côté, qu'au regard des caractéristiques des crises traversées par certains pays (Libye-Tunisie), «il est fondamental de réfléchir aux moyens de faire face aux nouveaux défis sécuritaires et politiques, après en avoir identifié les causes qui sont à l'origine des carences enregistrées au niveau de la coordination entre les pays de l'Union du Mghreb arabe, comparativement à d'autres ensembles régionaux». «Les conventions institutionnelles de l'UMA représentent la plate-forme référentielle de l'édifice maghrébin sur laquelle repose l'édification d'un ensemble maghrébin harmonieux et uni, d'autant que cette plate-forme stipule clairement la nécessité d'établir une coordination entre les Etats membres de l'Union dans les domaines politique et sécuritaire propres à la région, d'où la nécessité de mettre en oeuvre cette coordination pour préserver les intérets de l'ensemble des Etats de l'Union», a ajouté Ferdiou El Hadj. Concernant la contribution de l'Algérie dans la résolution des problèmes posés au niveau de la coordination, M. Ferdiou a affirmé que «l'Algérie reste attachée au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays tout en coordonnant ses efforts avec les gouvernements dans la lutte antiterroriste et le crime organisé». S'agissant de la transition démocratique en Libye et son incidence sur les pays maghrébins voisins, l'analyste politique, Mustapha Sayedj, a évoqué les importants défis auxquels fait face la Libye aux plans sécuritaire et politique et les moyens de mettre en place des mécanismes communs entre les pays de la région pour les relever. «Le premier défi auquel devrait faire face la Libye consiste, selon lui, en l'édification institutionnelle et sécuritaire eu égard à la situation chaotique que traverse le pays depuis la chute de l'ancien régime en 2011». «Elle devra ensuite mettre fin à la prolifération des armes dans le pays et leurs répercussions sur l'étape de transition qui peine à concrétiser les objectifs escomptés, notamment la mise en place d'un gouvernement central légitime», a-t-il ajouté. Le troisième défi est lié «à la recrudescence des activités des groupes terroristes transnationaux et leurs incidences sur la sécurité nationale de certains pays de la région», a encore expliqué M.Sayedj qui estime que ces défis pourraient «entraver l'édification d'un modèle démocratique en Libye encore dominé par le système tribal réduisant à néant les institutions de l'Etat».