Il a été assigné à résidence et devra porter un bracelet électronique. Un Algérien de 35 ans soupçonné de lien avec le réseau terroriste Al Qaîda a été libéré sous caution, hier, après avoir été détenu dans une prison londonienne de haute sécurité. Cette décision ne semble pas convaincre le gouvernement britannique qui s'est montré scandalisé par cette libération «au moment où les coups de filet antiterroristes se multiplient dans le pays». En effet, le détenu identifié comme «G», de nationalité algérienne, a été libéré à cause des troubles psychotiques dont il souffre. Ces souffrances mentales, selon la commission d'appel spéciale des services d'immigration, seront aggravées par la durée indéterminée de la détention. La libération de cet Algérien est qualifiée d'«incroyable» par le ministre britannique de l'Intérieur David Blunkett qui a déclaré que «libérer quelqu'un comme cela sous caution est une décision incroyable, qui met une pression massive sur nos services antiterroristes et nos services de sécurité, et envoie un message très différent de celui que nous envoyons». Cet avis est partagé par le porte-parole du Premier ministre Tony Blair qui dit avoir regretté cette décision. Toutefois, le détenu a été assigné à résidence et devra porter un bracelet électronique. Des restrictions sont également imposées sur les visiteurs, qui en dehors de son épouse, sa fille, son avocat et ses médecins, doivent être approuvés par le ministère de l'Intérieur. En sus, l'Algérien libéré ne peut disposer chez lui d'aucun équipement électronique, comme un téléphone portable ou un ordinateur. Il doit en outre appeler les autorités cinq fois par jour et ne peut quitter son logement sans être accompagné par un officier de police. Il est à rappeler que ce détenu se trouvait dans la prison de haute sécurité de Belmarsh (sud de Londres) depuis décembre 2001. Il faisait partie d'un groupe d'étrangers essentiellement nord-africains -désormais au nombre de douze-, détenus dans le cadre de la législation antiterroriste mise en place après les attentats du 11 septembre 2001. Elle permet de détenir, pour une longue période et sans jugement, tout étranger soupçonné de terrorisme international et qui décide de ne pas rejoindre son pays d'origine.