Un Algérien soupçonné d'implication dans un réseau terroriste international a engagé, hier, à Londres, une procédure d'appel contre la décision du gouvernement britannique de l'expulser vers l'Algérie. Mouhoud Sihali avait été acquitté en avril 2005 à Londres à l'issue d'un procès pour complot terroriste à la ricine. Mais le ministère de l'Intérieur britannique continue à le considérer comme une menace à la sécurité nationale. Il est, actuellement, libre, mais soumis à des mesures de contrôle draconiennes. Ses déplacements, notamment, sont limités à une petite zone entourant sa maison et il ne peut recevoir personne sans autorisation officielle. Les avocats de M.Sihali estiment que les arguments avancés pour son expulsion, dans le cadre de cet appel devant la Commission spéciale d'appel à l'immigration (Siac), reprennent en substance ceux qui avaient été rejetés par le jury lors du procès de 2005. «Je veux juste réhabiliter mon nom», a déclaré M.Sihali, qui avait quitté l'Algérie en 1997. «Ma vie entière est ruinée. Mon nom est partout sur Internet. J'ai perdu mes amis, personne ne veut venir me voir parce que personne ne veut devenir un suspect de terrorisme.» La procédure d'appel doit durer jusqu'à vendredi, une décision étant attendue environ un mois plus tard. M.Sihali avait été arrêté à nouveau après les attentats du 7 juillet 2005, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens, et libéré après quatre mois sous caution par la Siac. Outre les strictes limites mises à ses déplacements, il ne peut sortir de chez lui que 8 heures par jour, doit porter, en outre, un bracelet électronique, et il lui est interdit d'utiliser Internet ou un téléphone portable.