Cette visite sera l'occasion pour «évaluer les relations entre l'Algérie et le Mali» Le mali était en porte-à-faux avec l'Algérie et Nouakchott soupçonnait, voire même accusait Doha de collusion avec les groupes terroristes. Nouakchott, Alger et Doha. Trois capitales et un même enjeu pour le président malien, Ibrahim Boubacar Keita: la situation sécuritaire qui a plongé la région du Sahel dans les abysses du chaos. Empêtré dans sa crise, le Mali était en porte-à-faux avec l'Algérie et Nouakchott et soupçonnait, voire même accusait Doha de collusion avec les groupes terroristes. La tâche du président malien fraîchement installé s'annonce difficile. Le hasard du calendrier ont fait que sa visite à Alger intervienne à la vielle de la réunion du groupe de travail régional sur le renforcement des capacités de la lutte antiterroriste au Sahel dans le cadre du Forum global de lutte contre le terrorisme (Fgct) qui se tiendra la semaine prochaine à Alger. M.Keita est arrivé hier à Alger dans le cadre d'une visite de travail à l'invitation de son homologue Bouteflika. Accompagné d'une importante délégation. Cette visite sera l'occasion pour «évaluer les relations entre l'Algérie et le Mali». La situation sécuritaire prendra la part du lion des discussions entre les responsables de deux pays qui se partagent une frontières de 1376 km. Un froid diplomatique a marqué les relations entre Alger et Bamako, notamment depuis le début de la crise sécuritaire au Mali dès janvier 2012. Les deux pays n'avaient pas la même approche sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme. L'Algérie a toujours défendu la solution politique et des négociations avant la solution militaire. Une divergence qui a duré jusqu'à ces derniers mois avant que les ponts du dialogue ne se rétablissent entre les deux pays condamnés à s'entendre face à un même fléau, le terrorisme. Il y a trois jours, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali, Bert Koenders, a indiqué devant le Conseil de sécurité que la communauté internationale devrait continuer à soutenir les efforts pour aider ce pays du Sahel à sortir définitivement de la crise, ajoutant que le Mali doit redevenir un partenaire stable pour une sécurité régionale assurée. Le Mali «est à la croisée des chemins et la communauté internationale devrait continuer de soutenir activement les efforts nationaux actuels pour orienter le pays dans la bonne direction et éviter un retour des anciennes habitudes qui ont entraîné la crise sans précédent, il y a plus d'un an», a déclaré M. Koenders lors de son exposé devant les membres du Conseil de sécurité au siège de l'ONU à New York. L'Algérie qui a toujours refusé de jouer au gendarme dans la région n'a pas pour autant abandonné le terrain diplomatique. Au début de ce mois de janvier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a effectué un périple sahélien qui l'a conduit de la Mauritanie au Niger en passant par le Mali. L'Algérie a prêté main forte à son voisin malien. Aussi bien sur le plan politique que financier pour développer le nord du Mali. Dans une déclaration à la presse, M.Keita a indiqué qu'il venait en Algérie pour prendre des nouvelles du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et prendre conseil auprès de lui sur les questions régionales et internationales. «Je viens pour prendre des nouvelles de l'aîné, surtout prendre conseil auprès de lui et, bien sûr, prendre des nouvelles de l'Algérie, pays ami et frère auquel nous lient l'histoire, la géographie et l'anthropologie», a déclaré le président malien. Le 10 janvier dernier, M.Keita a effectué une visite à Nouakchott pour aplanir les mêmes difficultés, à savoir l'adoption d'une même approche sécuritaire. Le même enjeu sécuritaire sera abordé au Qatar où se rendra également le président malien. Si le Mali ne partage pas de frontière avec le Qatar, il partage néanmoins le souci sécuritaire. L'Emirat du Golfe a été pointé du doigt pour le rôle qu'il a joué en prêtant main forte aux groupes terroristes qui ont semé la terreur au Sahel. Des accusation jamais démenties ont été notamment portées par la presse occidentale montrant comment le Qatar avait notamment financé et aidé le Mujao à sévir au nord du Mali. C'est entre les mains de cette organisation terroriste que les diplomates algériens sont toujours en détention.