«La divergence de fond à l'origine du blocage du dialogue demeure entière.» En dépit de «l'absence d'une visibilité politique claire dans l'offre du président de la République», il n'en demeure pas moins vrai que les archs ne désespèrent pas d'être destinataires, dans les prochains jours, «d'une nouvelle donne qui peut constituer un facteur objectif de déblocage» à la crise de Kabylie. En effet, la Cadc, réunie vendredi dernier à Tizi Rached, a pris acte et fait une appréciable lecture du message imprégné de bonne volonté du chef de l'Etat à mettre un terme au «drame kabyle». Ainsi, cette nouvelle profession de foi de Bouteflika, énoncée le jour de son investiture, n'a pas manqué d'être décodée par les délégués comme un signal fort des pouvoirs publics à contourner l'écueil du référendum imposé au préalable par Ouyahia à la langue amazighe. Cela dit, la Cadc, à la lumière des débats en plénière suscités par les propos distillés par le premier magistrat, lors de la cérémonie de prestation de serment, rappelle néanmoins que «la divergence de fond à l'origine du blocage du dialogue demeure entière». Mais cela ne ferme pas définitivement la porte à la reprise du dialogue, si le président explicite réellement son intention. C'est dire que la formule mise en avant par Bouteflika et attestant qu'«il n'y a pas de problème insoluble» est un gage de sa bonne volonté à trouver une solution de parité à l'officialisation de tamazight. Même si, «en l'absence de solide volonté de sa part, toute solution ne peut être qu'illusoire et tout dialogue réel ne peut qu'être voué à l'échec». Dans ce sens, en l'absence d'éléments concrets et nouveaux susceptibles de relancer le processus du dialogue, les archs adoptent la position de wait and see tout en restant à l'écoute des échos parvenant d'El Mouradia où ils espèrent un réel retour d'écoute de la part du président. Pour cela, ils demandent «l'abandon de l'option d'imposer un référendum pour la constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle ainsi que la satisfaction des six incidences contenues dans le protocole d'accord déjà signé avec le chef du gouvernement». Et c'est le voeu pieux de toute une région pour voir enfin cesser le jeu d'ombres chinoises entre les archs et le pouvoir qui n'en sera que bénéfique pour la population dont le président avoue «partager la douleur et les souffrances».