Depuis quelque temps, on ne parle que de Dzair TV et de sa montée en puissance. La télévision qui appartient au groupe Haddad avait mal démarré dans le paysage audiovisuel malgré les moyens financiers importants dont dispose le groupe. Selon Jeune Afrique, le groupe avait atteint un chiffre d'affaires de 440 millions d'euros en 2006. Mais à l'époque, le Bouygues algérien n'avait pas créé son groupe média ou du moins sa télévision. Il fallait attendre le début des années 2010 pour découvrir sa télé......Web. Au moment où Ennahar TV et Echourouk TV se sont lancé tête baissée dans la bataille audiovisuelle en 2011, le groupe Haddad attendra 2013 pour le lancement effectif de sa télévision sur satellite, après une longue attente de la loi sur l'audiovisuel. Dzair TV qui a débauché la majorité des techniciens et des journalistes de la radio, faisait peur à ses concurrents en raison du poids financier de son groupe. Mais très vite, on a déchanté après l'entrée timide dans la grille de Ramadhan de 2013 et surtout la faiblesse du programme lancé au départ. Mais après l'épisode du Ramadhan, Dzair TV a été la seule télévision privée qui avait un programme d'été et surtout une grille de rentrée consistante. Valsant entre une télévision francophone et une télévision arabophone et amazighe, Dzair TV avait la lourde tâche de coller à l'actualité, tout en couvrant l'actualité politique, économique, sociale et culturelle. Pour ce faire, la direction de Dzair TV conseillée par des professionnels de l'audiovisuel, a misé surtout sur deux ou trois émissions phares comme les grandes télévisions anglo-saxones. Il y avait l'émission déjantée qui touche à tout et même à la politique: System Dz, qui garde la ligne grâce à la gouaille de son animateur vedette Abdallah Benadouda, L'ex-chroniqueur de la Chaîne III, très déconneur et un vrai pilier de l'émission System DZ. Mais la politique reste le programme le plus abouti ces derniers temps sur Dzair TV à travers l'émission de reportage de Ratiba Bounedma mais surtout l'émission de Khaled Drareni Controverse. L'émission s'est graduellement installée dans le paysage audiovisuel algérien. Elle a définitivement effacé le succès de l'émission de Canal Algérie Question d'Actu, surtout depuis la mise à l'écart de Ahmed Lahri, son présentateur vedette. Mais la réussite de Controverse réside surtout dans la qualité de ses invités et surtout le traitement efficace et à temps de l'actualité. C'est la seule émission qui a osé parler des sujets tabous sur un média audiovisuel algérien: l'affaire des non-jeûneurs, la crise à Ghardaïa et surtout la problématique du MAK. Contrairement à Berbère TV qui faisait dans l'information d'opposition, Dzair TV fait simplement dans l'information sans prendre position. Misant sur l'actualité, la chaîne est sans doute la seule télévision qui ouvre ses écrans à tous les candidats à la présidentielle 2014. Ainsi, c'est la seule télévision qui a reçu trois candidats indépendants sur un même plateau: Soufiane Djilali, Ali Benouari et Abdelhak Mekki. Quelques jours après, le plateau a été encore ouvert à trois personnalités politiques rarement invitées sur les plateaux d'une télévision algérienne: Kamal Benkoussa, candidat indépendant, Moussa Touati, président du FNA (Front national algérien) et Ali Amara, chef du Parti des Verts. Si certains mauvaises langues affirment que Haddad n'est pas versé dans le camp de l'opposition, sa télévision est, à l'heure actuelle, neutre politiquement et critique parfois, montrant les signes avant-coureurs d'une télévision en puissance. [email protected]