«Quel est le meilleur gouvernement? Celui qui nous enseigne à nous gouverner nous-mêmes.» Johann Wolfgang von Goethe La bataille audiovisuelle a déjà commencé entre les chaînes privées et la télévision publique. Alors que le Président Bouteflika a officiellement donné le coup d'envoi pour l'ouverture audiovisuelle, la guerre a déjà commencé entre les télévisions privées et publiques algériennes. D'abord, entre Ennahar TV et l'Eptv. Cette dernière accuse la télévision privée d'Anis Rahmani de diffusion des images du Conseil des ministres filmées par la télévision publique sans son autorisation, alors que la chaîne Ennahar TV revendique la diffusion d'information d'importance capitale pour l'intérêt du pays. Cette bataille à couteaux tirés est établie dans un paysage audiovisuel algérien très actif, mais dans un environnement totalement anarchique, en l'absence d'une autorité de régulation. Dès l'annonce de la régulation prochaine de l'audiovisuel algérien, la télévision Echourouk se prépare au lancement prochain d'une chaîne d'information: Echourouk News. Cette dernière qui sera lancée dans quelques jours visera notamment à concurrencer la chaîne Ennahar TV, dont les programmes sont dédiés totalement à l'information et qui occupe une place importante dans le paysage audiovisuel algérien et arabe. Ça sera la troisième chaîne d'information, après Ennahar TV et Numidia TV News. La nouvelle télévision de Ali Fodil visera également à lancer des émissions politiques et un talk-show à l'image de ce qui se fait actuellement avec Houna El Djazaïr, animée par Kada Benamar et Zeine El Abidine. Une émission au débat très ouvert qui a été le théâtre de nombreuses polémiques dont la dernière a été dénoncée par le parti El Karama, qui a très mal apprécié les commentaires d'un intervenant du parti Jil El Jadid, le 29 septembre dernier, quand il a qualifié le député du parti El Karama Daoui Mohamed de «député de la chkara» (Corrompu). Le libre ton de la chaîne Echourouk risque de créer de nombreuses réactions sur les autres chaînes, notamment Ennahar TV qui est considérée comme le concurrent direct de la télévision de Ali Fodil. Cette bataille entre deux médias arabophones Ennahar TV et Echourouk TV va profiter aux télévisions privées algériennes comme Dzair TV et Al Atlas TV qui se sont lancés dans l'information en français. Les débats politiques en langue française sont plus ouverts et surtout plus relevés que les débats politiques en arabe en raison de la qualité des intervenants. Du coup, les débats vont se concentrer sur cette langue et principalement sur ces deux télévisions qui excellent dans le débat contradictoire. D'ailleurs, Dzair TV profite énormément de cette ouverture et de cette liberté de ton sur plateau, puisque, contrairement à l'Eptv, elle peut aborder des sujets aussi tabous que problématiques. Ainsi, aujourd'hui, Dzair TV va aborder la dernière réunion du Conseil des ministres, neuf mois après le dernier, la fameuse lettre adressée par le secrétaire général du FLN à Hocine Aït Ahmed, la réapparition politique de Ali Benflis et la préparation de la tripartie. Elle accueillera aussi à cette occasion le journaliste et ancien directeur de la rédaction du Jeune indépendant Kamel Mansari, l'économiste Kamel Benkoussa et la directrice d'El Moudjahid Naâma Abbas. [email protected]