L'enquête enclenchée pour définir les raisons de la destruction du tunnel de djebel Ouahch, «n'a pas livré ses conclusions». Le secteur des travaux publics est un gouffre qui a englouti une somme de pas moins de 50 milliards d'euros depuis l'an 2000 à ce jour. Ce chiffre a été annoncé, hier, par le ministre des Travaux publics lors de son passage au forum de la rédaction d'Ech-chaâb. Ce chiffre faramineux ne reflète pas l'état des lieux des infrastructures portuaires, ferroviaires, aéroportuaires et routières, pour lesquelles 15% du budget public a été consacré. A propos de l'infrastructure de base routière pour laquelle 4800 mds DA ont été injectés, l'invité du journal public, Ech-chaâb, a minimisé les dégâts survenus au niveau de l'autoroute Est-Ouest. A mesure que le temps passe, des défauts anormaux apparaissent sur le tracé de ce projet lancé en 2006 et non encore achevé. «Une partie importante longue de plus de plusieurs kilomètres, sise entre Lakhdaria et Bouira, devra subir des travaux de raccommodage», est-il relevé. La détérioration de ce tronçon dû au glissement de terrain sur 33 mètres est qualifié de «naturel». Plusieurs zones à travers le territoire national sont caractérisées par les glissements de terrain, s'est contenté de noter le ministre sans préciser les raisons de la non-existence d'études et d'expertises préalables pour éviter au tracé de cette autoroute de passer par ces points noirs. Sur la même lancée, le ministre affirme que «ces tronçons en dégradation ne font pas partie des 900 km lancés en 2006, mais de la partie antérieure dont les travaux ont été réalisés avant cette date». D'autres dégâts similaires ont été constatés au niveau des tronçons de l'autoroute Est-Ouest à Aïn Defla et Bordj Bou Arréridj, est-il encore relevé. Toutes ces parties de l'autoroute Est-Ouest nécessitent «la réhabilitation et la mise à niveau», a-t-il fait savoir. «L'appel d'offres concernant ce marché sera soumis, au plus tard, aujourd'hui, à la Commission nationale des marchés publics», a-t-il indiqué. Le délai de l'exécution des travaux dits de renforcement de cette partie sérieusement touchée, est fixé à 4 mois par le ministre. Les travaux de réhabilitation non encore entamés, une autre dégradation est apparue à Sidi Bel Abbès. «Un glissement de terrain sur 30 mètres ayant emporté la totalité de la bande d'arrêt d'urgence et les glissières de sécurité a été constaté vendredi dernier à Sidi Bel Abbès», reconnaît le ministre. Alors que la date de livraison initiale de l'autoroute Est-Ouest avait été fixée à fin 2009 et que les parties Centre et Ouest ont été réalisées et livrées, la partie orientale du projet, confiée au consortium japonais Cojaal, continue, au contraire, de se débattre dans des difficultés techniques et financières inextricables. «Il reste encore 85 km à réaliser sur cette autoroute», a estimé l'invité d' Ech chaâb. Les travaux de réalisation du tronçon autoroutier reliant la wilaya de Constantine à la frontière tunisienne ne seront achevés qu'au cours de l'année 2015», a prévu le ministre. A ce propos, l'entreprise japonaise Cojaal qui a arrêté les travaux de ce tronçon pour exiger d'être payée pour des travaux effectués ne figurant pas dans le contrat «a eu gain de cause», a-t-on rappelé hier. A cet effet, M.Chiali s'apprête à signer une convention avec l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, actuellement à la tête du département du Transport, une convention pour réguler et déterminer la charge à ne pas dépasser par les véhicules de transport de marchandises.