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Et du noir surgit la poésie
JOURNEES DU FILM EUROPEEN À RIADH EL FETH
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2014

C'est avec Gare du Nord de Claire Simon qu'a été étrennée cette manifestation, dans sa seconde édition, à la filmothèque Mohamed-Zinet, bondée de monde. Elle se déroulera jusqu'au 1er février.
«Durant cette semaine, ce sont des films de 18 pays qui seront montrés, 18 voix unies par le même esprit commun. C'est quoi cet esprit? Ce n'est pas le pessimisme et le cafard, comme diront certaines mauvaises langues, qui caractérisent notre cinéma européen, mais c'est peut-être le doute, la tolérance et l'ouverture à autrui...» dira Son Excellence Marek Skolil, ambassadeur, chef de délégation de l'Union européenne en Algérie. Lorsqu'on découvre le film d'ouverture des Journées du film européen étrennées jeudi dernier, on comprend un peu mieux le sens de cette réflexion.
Ayant pour cadre principal la Gare du Nord à Paris d'où le titre, le film de Claire Simon, présente à la projection de cet événement qui s'étend jusqu'au 1er février, vous prend à la gorge et l'on se sent un peu le coeur serré par endroit. Un peu lugubre, désarçonnant par sa tristesse du quotidien narré à l'emporte-pièce et ses clichés à répétition, le film à forte dose de social sur fond de regard faussement documentaliste, a de quoi gêner les âmes sensibles. Le scénario? Un peu long et parfois décousu passant d'un chapitre à un autre sans trop d'aisance. Mais ne soyons pas trop durs avec lui. Car au final, l'on comprend vite les motivations humanistes de ce film fusse-t-il parfois trop fouillis, mais qui a demandé sans doute à la réalisatrice des efforts colossaux, même de minutieuses recherches pour dessiner les contours de ce microcosme humain, qui, telles des fourmis, courent matin et soir dans les escaliers de cette gare, véritable village sauvage des temps modernes. Paris, Gare du Nord. Ça grouille de monde, entre va-et-vient incessants. Parfois l'on ne fait pas trop attention à ces petites gens qui y travaillent et pourtant certaines ont de drôles d'histoires à nous raconter. Il ne faut pas trop se fier aux apparences dit ce film, car ce caissier peut avoir un meilleur diplôme que vous, que cette personne a un Bac plus huit, sauf faute de mieux, de crise et de chômage, elle a échoué ici dans cette gare. Des gens y échouent, de partout. De toutes les nationalités et les couleurs de peau. Des riches aux plus démunis. De gens biens, «sains», jusqu'aux «malsains». Même la mort y rode parfois. Ici on aimerait y rester, mais il faut se dépêcher.. on y boit son café en attendant son train. Comme des milliers de vies qui s'y croisent, Ismaël, étudiant en sociologie alias Réda Kateb et Mathilde alias Nicole Garcia, prof à l'université vont faire connaissance et rapidement une pseudo-idylle va naître, les acculant à se donner rendez-vous tous les jours dans cette même gare où malheur et bonheur cohabitent à longueur de journée.
C'est sur le quai du RER qu'Ismaël voit Mathilde pour la première fois. Peu à peu, ils tombent amoureux. Ismaël a comme sujet de thèse la Gare du Nord. Il est là tous les jours à accoster les gens en leur posant une foultitude de questions. C'est un peu grâce à lui qu'un troisième personnage se met en place. La Gare du Nord elle-même, bien vivante et bouillonnante que la plupart de ces gens... La Gare du Nord sera le prétexte pour étudier de près ce magma humain et ses comportements. Il y a aussi Sacha et Joan qui vont s'y rencontrer. L'un cherchant sa fille ayant fugué et l'autre une agent immobilier et mère de deux enfants, mais qui passe son temps en voyage pour le boulot. Elle passe pour ainsi dire sa vie dans cette gare entre Lille, Londres et Paris, chaque jour... La gare est comme une bulle que tous traversent, Français, immigrés, émigrés, voyageurs et même fantômes... c'est un peu la métaphore du temps qui passe, un entre-deux où tout peut se faire où se défaire. Comme une sorte de centre du monde où chacun voit l'Autre passer, parfois l'invite à s'asseoir, à traverser sa vie, à y pénétrer ou la rejeter. «Ce film raconte comment chacun de nous a besoin du monde dans son histoire. La Gare du Nord pour moi c'est l'endroit américain de la France. Le bonheur est difficile à filmer. Tout ce qui est raconté est de la fiction. Tout le monde joue, a appris son rôle. Ce sont des dialogues que j'ai notés, imaginés, inventés et retravaillés. On a passé cinq mois dans la Gare du Nord à rechercher 80 rôles. Je voulais que tous les rôles soient de vrais rôles» dira la réalisatrice à la fin de la projection. Pari relevé haut la main. Car c'est là véritablement où réside la force de frappe de ce film, dans sa façon de filmer et de capter les sons de l'extérieur qui, à bien regarder semblent comme sortis de part et d'autre, or le mérite revient à la profondeur et la maîtrise technique qui caractérise ce film qui nous introduit de plain-pied dans l'atmosphère vivante de la Gare du Nord, mais aussi avec sa manière de filmer les gens, bien près des corps, des visages, ou de façon panoramique, mais toujours dans cet esprit d'aspirer le réel qu'on se plait parfois à assaisonner de quelques notes de merveilleux et de fantastique comme par une nécessité d'adoucir ce monde et de lâcher prise... C'est à ce moment-là où le film prend une nouvelle tournure en interpénétrant quasiment les genres à la grande surprise du spectateur. Un long métrage qui fait mouvoir sa caméra en suivant les personnages dans leurs gestes routiniers et nous fait immerger complètement dans le cadre. Ce que dit ce film? Malgré la grisaille et la solitude, la vie vous promet toujours plein de surprises et d'émerveillement... parfois même au détour d'un RER... L'espoir est permis.


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