La campagne électorale pour la présidentielle devrait battre son plein dans les quelques jours à venir. La montée des dissensions caractérisant le FLN ces dernières semaines, commence à se neutraliser au fur et à mesure qu'on s'approche de la présidentielle. Une sorte de répit est observé ces derniers jours après avoir affiché de multiples scissions. Toutefois, les épisodes du feuilleton de la crise du FLN se poursuivent. Aux dernières nouvelles, les tractations entre le groupe appuyant Amar Saâdani et celui de l'ex-secrétaire général du FLN, donnent Belkhadem comme président de campagne pour le 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika. En contrepartie, l'ancien représentant personnel du président de la République, condescendra à calmer le jeu jusqu'après l'élection présidentielle. De ce fait, la date de la tenue de la session extraordinaire qui devait se tenir hier 25 janvier, a été décalée. «Le report a été convenu pour ne pas semer la division au sein du Front de libération nationale, d'autant plus que son président d'honneur a décidé de briguer un 4e mandat», est-il expliqué. Ceci dit, après un climat délétère marqué par un double jeu fait de changement de fusil d'épaule dont seul le FLN en a le secret, les frères ennemis semblent enterrer provisoirement la hache de guerre après la confirmation de l'option du 4e mandat pour Bouteflika. Même si, loin s'en faut, les calculs claniques et les manoeuvres ne se sont pas atténués pour autant dans l'appareil du parti majoritaire au Parlement. Actuellement, les mêmes acteurs, accusés de connivence avec les milieux d'affaires et de la «chkara», auxquels Belkhadem a ouvert grand la porte, «mènent la barque FLN à leur guise», dénonce un membre des redresseurs. Ces derniers, comme intermédiaires et émissaires de Saâdani, ont pu convaincre Belkhadem à l'effet d'observer une trêve d'où le report de cette session pour après la présidentielle d'avril 2014. Et du coup, les adversaires les plus farouches de Saâdani, parmi ceux qui contestaient sa légitimité, se sont vu affaiblis. Sachant pertinemment qu'il leur sera difficile d'obtenir l'autorisation auprès du département de l'intérieur pour tenir la session extraordinaire, MM.Abada et Abderahmane Belayat, respectivement coordinateurs du mouvement de redressement et de l'ex-bureau politique continuent d'affirmer avoir réussi à recueillir plus des 2/3 de signatures authentifiées des membres du comité central pour destituer Saâdani et récupérer le parti en prévision du prochain congrès prévu en mars 2015. Ils s'acheminent, soit vers l'élection d'un nouveau secrétaire général à la tête du FLN, soit vers la constitution d'une direction collégiale et l'installation d'une commission nationale préparatoire des prochaines assises. Ceux-là espèrent convoquer cette session durant la première semaine du mois de février prochain. En tout état de cause, la persistance de la crise est exacerbée par la volonté du retour de Belkhadem appuyé par ses ex-partisans et d'autres cercles au pouvoir. Ce dernier voudrait prendre sa vengeance. Alors que la campagne électorale pour la présidentielle devrait battre son plein dans les quelques jours à venir, le FLN s'enlise dans sa crise au risque de son explosion, voire de sa destruction définitive. L'impasse dans laquelle s'engouffre le parti semble inévitable.