Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé vendredi qu'elles poursuivaient l'assaut lancé jeudi contre un camp d'insurgés dans la province d'Al Anbar, où d'importantes zones urbaines échappent au contrôle des autorités depuis plus de deux semaines. Des milliers de membres des forces d'élite irakiennes étaient déployées vendredi à Al-Boubali, une zone rurale où les responsables de sécurité affirment que de nombreux insurgés ont trouvé refuge. Cette zone est située entre Ramadi et Fallouja, deux villes à l'ouest de Baghdad dont des hommes armés ont pris le contrôle début janvier, partiellement pour la première, totalement pour la seconde. Les forces de sécurité étaient également à la recherche des corps de huit des leurs, tués par les insurgés, dont certains sont des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al Qaîda) et d'autres des membres de tribus hostiles au gouvernement. Les forces de sécurité appuyées par des chars ont déjà retrouvé les corps de six hommes armés tués lors de l'offensive, ont indiqué deux policiers, précisant que la présence de tireurs embusqués ralentissaient leurs recherches. En revanche, les forces ne bénéficient plus de l'appui aérien mis en place au début de l'offensive, en raison de craintes que les insurgés disposent d'armes anti-aériennes, ont-il ajouté. Jeudi soir, un attentat suicide visant des miliciens anti-Qaîda à Ramadi a fait trois morts, ont indiqué un policier et un médecin. Deux autres miliciens ont été tués jeudi dans des attaques distinctes au nord de Bagdad. Dans l'offensive d'Al Anbar, ces miliciens sont chargés de reprendre les quartiers de Ramadi aux mains des insurgés, tandis que les forces régulières se sont plus concentrées sur l'attaque de positions insurgées à l'extérieur des deux villes. A Fallouja, des bombardements qui ont commencé jeudi soir et ont continué jusqu'à vendredi matin ont fait trois morts, selon Ahmed Shami, un médecin à l'hôpital de la ville. Jeudi, deux personnes avaient été tuées par des tirs de mortier. Déclenchés le 30 décembre par le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, les affrontements à Al Anbar ont fait plus de 250 morts, selon un décompte fondé sur des sources médicales et officielles.