La réconciliation nationale n'est autre que la justesse d'une vision politique. La justesse en politique s'articule autour de son exactitude et est donc bien adaptée à sa fonction. Dans ce cadre bien précis, la réconciliation nationale comme axe d'une politique globale d'un pouvoir, consiste en la manière de faire et ce, sans erreur ni écart. Cette manière de penser dans une perspective d'avenir englobe énormément des facteurs endogènes qui vont dans le sens du but recherché. Depuis l'année 1999, le président A. Bouteflika a longtemps exposé et explicité son idée du concept de réconciliation nationale qui, pour beaucoup, demeure vague, et dont la base consiste en une suite logique d'étapes à gagner et partant de la concorde civile. Beaucoup de critiques - négatives ou positives - ont entouré ce concept qui, dans la réalité a entraîné un flux en gains, jugés aujourd'hui prometteurs. La reddition des dernières semaines de groupes épars de terroristes est la preuve intangible de la justesse de cette politique à laquelle aspire la majorité de la population. Nuancée à maintes reprises, mais évolutive dans le temps et l'espace, la réconciliation nationale aspire à une paix retrouvée, dénuée de tout anathème, de vengeance et rejette tout reniement entre les membres de la même famille. Aujourd'hui, plus que jamais, les résultats engrangés après cinq années de lutte politique sur le terrain nous donnent une image de toute la portée de cette action qui, au demeurant relève d'un courage politique exemplaire. En effet, longtemps déchirée, la population tend non pas à oublier sa haine, mais à s'élever au-dessus des considérations échafaudées par certains politiques et ce, dans le but de se maintenir et maintenir le pouvoir en déliquescence et surtout à préserver les privilèges acquis au détriment d'un partage égal des richesses de la nation. Ainsi donc, la réconciliation nationale peut s'attribuer cette transcendance des contradictions sociales qui ont miné la société durant quatre décennies. Chemin faisant, elle trouve tout son terreau dans cette conscience collective qui rêve d'une société moderne, affranchie des idées mesquines et d'exclusion, mais surtout prospère où l'Algérien retrouvera sa dignité bafouée. Le président élu en l'année 1999 a vite compris que sans «amour du prochain», on ne peut aller de l'avant. Les différentes entreprises lancées ont eu des échos escomptés et montrent la dimension importante de la perspicacité de vue de l'exécutif. Beaucoup d'observateurs ont été pessimistes, quant aux résultats. Aujourd'hui, le doute a changé de camp et le plébiscite de la dernière élection présidentielle prouvent l'adhésion d'un peuple à une idée, à un projet politique sans fioritures, ni arrière-pensées. Il est vrai que le crime se combat par le développement économique mais la politique a sa justesse à elle qui conditionne tout son projet et c'est de cette justesse alliée à l'exactitude que l'homme politique tire toute sa sève et affronte les écueils de l'Histoire. La réconciliation nationale est, dans cette optique, ce choix qui répond aux aspirations. C'est parce que le peuple l'a adoptée que sa réussite se dessine au fil des mois. Le président de la République n'est-il pas réélu pour cinq années en axant son discours de campagne sur le concept de réconciliation nationale? Finalement, traduire en actes et sur le terrain cette idée a permis de rassembler le peuple. On panse nos plaies doucement en évoquant toujours le pardon. Les cinq années à venir seront, peut-être, celles d'une Algérie où la démocratie, la liberté, le travail et la richesse... seront non pas des mots vides de sens, mais une réalité concrète, jalousée par beaucoup.