Huit millions de véhicules circulent aujourd'hui à Alger, ils seront 20 millions en 2025. Cinq cent hectares seront dégagés à Alger pour la construction de parkings à étages, a annoncé hier Amar Ghoul qui présidait aux travaux de présentation des recommandations auxquelles ont abouti les experts, lors des premières assises nationales sur les transports qui se sont tenues les 4 et 5 décembre 2013 à Alger. Le ministre a ajouté qu'un appel d'offres international a été lancé pour l'installation de feux tricolores de signalisation routière à Alger et dans les grandes villes du pays. Plusieurs points noirs (très noirs) relatifs à la circulation routière ont été de nouveau disséqués hier à Alger par Ghoul, lors d'une rencontre destinée à présenter et examiner les recommandations. Le ministre a martelé qu'il faut faire place aujourd'hui au transport ferroviaire, le tramway et le métro, pour parvenir à décongestionner la circulation à Alger et dans les grandes villes du pays. La rencontre, à laquelle ont assisté les autorités en charge du secteur, walis, Sûreté nationale, Gendarmerie nationale, Protection civile, mouvements associatifs, syndicats, experts et universitaires..., a vu le ministre proposer un transport maritime de voyageurs entre les différentes villes côtières du Centre, qui sera certainement une espèce de «soupape» qui allègera la circulation, notamment à Alger. Les ateliers des assisses de décembre dernier, avaient tablé sur les ports de plaisance des wilayas d'Alger, Tipasa et Boumerdès ou autres débarcadères sous-exploités pour servir les dessertes qui relieront les régions centrales Ouest et Est. A ces initiatives, viendront s'ajouter d'autres modes multimodals de déplacement, comme les téléphériques ou le transport ferroviaire qui viendront conforter le réseau. Ghoul a insisté pour que les stations terminales de bus (appelées agences) soient «normalisées, rénovées et modernisées.» Il a également indiqué qu'un soutien financier pourrait être apporté aux propriétaires de minibus et autres moyens de transport pour renouveler ou acquérir un nouveau matériel. Il a précisé que 4000 bus circulent à Alger, que le secteur devra organiser avec l'institution des trois autorités: régulation, suivi et contrôle. Pas moins de huit ateliers ont été constitués à cette occasion. Il s'agit notamment de ceux relatifs au transport routier, ferroviaire, l'investissement et le partenariat ou encore la sécurité et sa gestion ainsi que les questions de la formation, l'inspection et le contrôle. C'est le moment de proposer des solutions concrètes sur le terrain et non de diagnostiquer le secteur qui vit une anarchie à tous les niveaux, a estimé le ministre, qui a proposé l'élaboration d'un travail intersectoriel sérieux à même de débloquer une situation qui perdure dans l'inefficacité et l'anarchie. Concernant le transport de marchandises, il est question de reconquérir de nouvelles parts de marché et de trouver de nouveaux clients, grâce à une agressivité pour le trafic fret de céréales, de carburants et de conteneurs tout en créant une symbiose entre le rail, la route et les ports. Pour le transport routier, il avait été proposé lors des assises, le gel d'octroi d'autorisations de nouvelles lignes de transport, insistant sur la nécessité de rassembler des groupes de professionnels en entreprises communes. Pour les taxis, il est suggéré notamment d'assurer de nouvelles procédures de formation des chauffeurs. Ghoul n'a pas manqué d'évoquer le ramassage scolaire et universitaire en proposant une coordination avec le ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur et les autres secteurs, comme les communes. Quant au transport des marchandises, une proposition pour désigner les zones de chargement en zones urbaines avait été dégagée. Evoquant le transport aérien, le ministre a estimé, hier, qu'il fallait d'abord consolider les compagnies aériennes existantes (Air Algérie et Tassili Airlines) avant d'envisager l'ouverture du ciel algérien à d'autres opérateurs.