Madagascar, suspendue depuis la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina en 2009, a été réintégrée lundi au sein de l'Union africaine (UA), dans la foulée de l'élection du nouveau président malgache Hery Rajaonarimampianina qui a mis fin à quatre ans de crise politique. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, réuni hier à Addis-Abeba, a décidé «de lever la mesure de suspension de la participation de Madagascar aux activités de l'UA», selon un communiqué. Cette décision intervient «au regard de la conclusion du processus de transition et de la restauration de l'ordre constitutionnel» à Madagascar. Conformément à ses statuts, l'UA avait suspendu Madagascar en mars 2009, après le renversement du président Marc Ravalomanana et son remplacement par M.Rajoelina, qualifiés de «changement inconstitutionnel de gouvernement» et de «coup d'Etat». «Le Conseil décide également de lever toutes les autres mesures qui avaient été prises pour amener les acteurs malgaches à oeuvrer à la restauration de l'ordre constitutionnel, et invite Madagascar à reprendre immédiatement sa participation aux activités de l'UA», poursuit l'organisation panafricaine. L'UA avait déjà levé en septembre une série de sanctions - gel des avoirs et interdictions de voyager - imposées en 2010 contre M. Rajoelina et 108 personnalités de son camp, alors accusés d'entraver le processus de sortie de crise. Hery Rajaonarimampianina, ancien comptable de 55 ans soutenu par M. Rajoelina, a été élu avec 53,49% des voix au second tour de la présidentielle organisé le 20 décembre, face au candidat adoubé par M. Ravalomanana, Robinson Jean-Louis, qui a reconnu sa défaite. La présidentielle à Madagascar était considérée comme la première étape indispensable pour sortir le pays de l'interminable crise politique, économique et sociale dans laquelle est plongée la Grande Ile, mise au ban de la communauté internationale et désertée par les investisseurs et les bailleurs internationaux depuis 2009. Avec la réintégration de Madagascar, trois des 54 pays membres de l'UA restent suspendues: la Centrafrique - depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion - la Guinée-Bissau - depuis un coup d'Etat militaire en avril 2012 et l'Egypte - depuis le renversement du président Mohamed Morsi par l'armée en juillet 2013.