Le secrétaire général du FLN Cinq mois après son installation à la direction du parti, M.Saâdani n'a pas pu venir à bout de la tension qui mine le parti. La crise qu'il vit est un ravage. Le FLN n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Les derniers changements opérés par la direction FLN dans certaines mouhafadhas vient d'ajouter de l'huile sur le feu. A Bordj Bou Arréridj comme à Skikda et Biskra, des mouvements de contestation ont été déclenchés par des militants, des présidents d'APC et d'APW ainsi que des députés pour contester cette décision, laquelle selon eux, est en contradiction avec le règlement intérieur du parti. Ces derniers dénoncent les agissements en solo de Saâdani. «C'est un dérapage des principes du parti», accusent les militants des mouhafadhas concernées. Après les membres du comité central, le malaise atteint les bases du parti. Au moment où il fallait rassembler les militants pour aller à la présidentielle en force, M.Saâdani fait dans la provocation. Ainsi, ses opposants sont de plus en plus nombreux. Avec ses agissements, le secrétaire général met sérieusement en péril son avenir politique. Cinq mois après son installation à la direction du parti, M.Saâdani n'a pas pu venir à bout de la tension qui mine le parti. Contrairement à son allié du RND, le FLN a du mal à fermer l'épisode de la crise. Depuis l'arrivée de Saâdani à sa tête, les observateurs sont unanimes à le relever: les choses se sont plutôt aggravées. Pour eux, le pire est à craindre. Ces changements risquent réellement de diviser le parti en deux, ce qui n'est pas dans l'intérêt de la première force politique du pays. La direction justifie son action par le souci d'assurer une bonne organisation des bases du parti à la veille du scrutin. Or, cet argument ne tient pas la route. Les observateurs estiment que ce n'est pas le moment d'en rajouter. En prévision de l'approche du rendez-vous présidentiel, cette crise peut empêcher le parti de jouer son rôle prépondérant dans la campagne électorale. Cette situation favorise les redresseurs qui sont déterminés à déchoir l'actuel secrétaire général. Selon l'ex-coordinateur national du bureau politique, Abderahmane Belayat, beaucoup de militants ont rejoint ces derniers jours son camp pour signer la pétition portant sur la convocation d'une réunion du comité central en urgence pour élire un nouveau secrétaire général. «Nous avons dépassé les deux tiers du comité central», a assuré M.Belayat qui précise toutefois qu'il n'a pas besoin d'autant de signatures. «Nous avons recueilli les signatures pour que cela ne soit pas une réunion de parade», a-t-il justifié par téléphone. Pour lui, la tenue du comité central n'est qu'une affaire de quelques jours. «Nous allons introduire une demande au niveau de la wilaya d'Alger pour obtenir une salle», a-t-il dit. Interrogé sur un éventuel retour de l'ancien secrétaire général Abdelaziz Belkhadem à son poste, M.Belayat assure que la majorité du comité central sont contre son retour à la tête du parti.