Le maintien de cette personnalité à la tête du ministre de l'Education répond au souci des réformes engagées. S'il y a une personnalité pérenne du pouvoir, elle n'est autre que le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid. Depuis plus d'une décennie, cette figure de proue des réformes de l'éducation a toujours été aux commandes de ce secteur. Héritant d'une situation des plus catastrophiques où les réformes se suivent et ne se complètent jamais, le locataire du ministère de l'Education a osé, dès le départ, brusquer les normes établies et procéder à la refonte graduelle du système qui a engendré d'énormes contradictions, mais dans l'optique de bien faire. En effet, partant d'un postulat que l'éducation constitue la source même de l'évolution de toute société et de l'école, cette sphère d'instruction, M.Benbouzid n'a pas courbé l'échine devant toutes les difficultés qui entravent le processus des réformes. Les animosités, souvent débouchant sur des grèves sporadiques, lésant l'élève dans son cursus, ont été transformées en victoire. La réalité aujourd'hui, est que l'école a retrouvé son lit. Le marasme tend de plus en plus à s'éclipser pour laisser place à une prise de conscience collective où l'enfant sera demain, cet élément-clé de tout épanouissement. En effet, le constat est clair, car juste après une décennie d'une école « vénérée » la chute de cette institution a débuté vers les années 1970 avec «la chasse aux sorcières». Beaucoup de nos intellectuels se sont retrouvés à errer et à battre le pavé. Notre école s'est retrouvée orpheline de la pensée universelle. Une réforme a été mise sur les rails pour colmater les brèches, mais aussi pour pourvoir aux postes vacants. Le corps enseignant a été laminé. Le recours au partenariat arabe n'a pas eu les résultats escomptés. En effet, cette crise s'est perpétuée. La haine entretenue envers les langues étrangères en général et le français en particulier n'est que le résultat d'une idéologie importée et plaquée sur le mode de pensée des Algériens. La réforme lancée en 1980 a remis en cause toutes les données d'un système éducatif basé sur des normes scientifiques où l'enfant fait appel à la réflexion. Subitement, nos écoliers se retrouvent devant une nouvelle méthode d'approche des cours, qui rejette toute réflexion pour ne laisser place qu'au visuel. La «maison école» a été minée. Elle est confrontée à un «néant» dans le domaine des cadres et des enseignants. Ces derniers ont préféré rejoindre les secteurs de l'industrie et des services où les salaires ont connu des augmentations. L'ère de Benbouzid marquée par le courage et surtout menée par des technocrates du savoir, vient mettre un frein à cette dérive. Ce nouveau ministre s'est attelé à réformer l'école en profondeur, malgré le discrédit porté contre lui par une frange qui veut maintenir le statu quo. C'est ainsi, que le ministre de l'Education nationale pour mener à bien ses réformes a fait appel à toutes les associations des parents d'élèves pour une contribution réaliste et efficiente aux programmes d'enseignement. Les colloques, les réunions mixtes ont permis de redessiner la vision lointaine de notre école. Le temps presse, mais faire de cette réforme une réussite n'est pas chose aisée. La logique est que tout le monde doit adhérer à cette méthode de travail pour que l'école retrouve sa place et son rang. Ainsi, le nouveau - ou ancien ministre - ne peut réformer une institution qui accuse trente années de régression en un jour. Le maintien de ce technocrate à son poste n'est qu'un signe de continuité pour une école moderne où la réflexion est souhaitée. C'est aussi pour répondre aux adeptes de la culture et du raisonnement pragmatique que le pouvoir a renouvelé sa confiance à M.Benbouzid.