9 000 personnes de différentes nationalités ont fui la Centrafrique Le général Tumenta Chomu les a qualifiés de «nébuleuse de hors-la-loi». Le commandant de la force africaine en Centrafrique (Misca) a de nouveau appelé les groupes armés et autres «hors-la-loi», qui continuent de se livrer à des exactions dans le pays, a déposer les armes, tout en les menaçant d'une forte répression par les forces qu'il commande. «Je demande à tous les hors-la-loi de déposer les armes, à tous les ex-FACA (forces armées centrafricaines, armée régulière) de rester cantonnés. Sinon, ils seront considérés comme des hors-la-loi, des bandits et trouveront en face d'eux les forces de la Misca pour mettre un terme à leurs agissements», a déclaré lors d'un point de presse le général camerounais Martin Tumenta Chomu. «Désormais, on aura des bilans (de victimes) et des bilans lourds», a-t-il averti sans donner davantage de précisions. Interrogé sur les exactions commises ces derniers jours à Bangui et en province par les milices chrétiennes anti-balaka, le général Tumenta Chomu les a qualifiés de «nébuleuse de hors-la-loi». Il a salué «les opérations menées par des soldats de la RDCongo qui ont permis de boucler certains quartiers de Bangui, de procéder à des rafles et de récupérer beaucoup d'armes». Hier, des soldats congolais de la Misca continuaient de fouiller des maisons, supposées appartenir à des «anti-balaka», dans le quartier chrétien de Miskine, ont rapporté des médias. Auparavant, la force française déployée en Centrafrique, Sangaris, avait montré à la presse l'arsenal saisi par ses soldats et ceux de la Misca depuis le début décembre. Selon une source militaire sur place, si les armements lourds (mines anti-chars, canons) ont été saisis essentiellement dans les dépôts de l'ex-rébellion à dominante musulmane Séléka, qui ont occupé le pouvoir entre mars 2013 et janvier dernier, les milices chrétiennes disposent elles aussi de nombreux fusils d'assaut, lance-roquettes et également de mines anti-personnel. La Misca compte à ce jour 5 407 hommes, venus de huit pays africains, dont le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Tchad, selon les derniers chiffres obtenus auprès de la force. Elle doit atteindre un effectif totalde 6000 hommes. Rappelons que près de 9 000 personnes de différentes nationalités ont fui la Centrafrique vers le Cameroun au cours des dix derniers jours, a indiqué vendredi dernier à Genève le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies (HCR). Avec ces arrivées dans la ville de Kentzou, à l'est du Cameroun, le nombre total de réfugiés venus de Centrafrique dans ce pays suite aux violences actuelles contre les musulmans dépasse les 20.000, selon une porte-parole du HCR, Mme Fatouma Lejeune-Kaba. Sur les 8762 personnes enregistrées par le HCR, plus de la moitié sont des Centrafricains. S'y ajoutent des Tchadiens, des Camerounais, quelques Nigérians et Maliens. Il s'agit majoritairement de femmes et d'enfants.