Le retard dans le recasement des demandeurs de logements, notamment ceux du bidonville de Sidi Harb, dans l'ouest de la commune de Annaba est dû non seulement aux nouvelles mesures engagées par les services de l'Opgi, mais surtout au retard dans l'achèvement des unités sociales, apprend-on de source proche de l'Opgi. Au moment où ces services mettent les bouchées doubles pour satisfaire la forte croissance des demandes, les entreprises en charge de la réalisation d'unités de logements, toutes formules confondues, le social notamment, les chantiers affichent un flagrant retard dans les délais de réalisation. Une situation qui met à mal la patience des lésés par les conditions défavorables de vie, notamment des habitations précaires et menaçant ruine. Une situation qui offre aux services en charge de l'attribution de logement de filtrer les listes des demandeurs. Comme c'est le cas pour les postulants des constructions illicites de Sidi Harb qui bénéficiant d'un quota de 400 unités à Sidi Amar, les bénéficiaires ont vu reporter la date de leur recasement pour le mois prochain. Une date issue de la réunion qui a regroupé, il y a deux semaines, les services de la daïra de Annaba et les représentants des bénéficiaires de Sidi Harb, devait expliquer la même source. Ainsi, la première semaine du mois de février avait été retenue comme ultime date, pour l'achèvement de l'opération de recasement des 400 familles dans leurs nouvelles unités sociales à Sidi Amar. Un accord qui n'a pas été satisfait de par des travaux d'achèvement et d'embellissement du cadre de vie à la traîne. Une situation qui a contraint les services de l'Opgi, à accorder un autre délai aux entreprises en charge de la réalisation de ces unités, avant la fin du mois prochain. Une situation aussi opportune, tant pour les services en charge de l'attribution de logement que pour les bénéficiaires de ces unités. En effet, des centaines d'occupants de baraquements dans le bidonville de Sidi Harb ont demandé l'ouverture d'une enquête sur les noms portés sur les listes censés être des ayants droit. Une revendication adressée à la commission de wilaya, siégeant à la wilaya de Annaba sur la base de centaines de recours introduits auprès de cette même commission. Il a été dénoncé dans ces recours, outre l'élimination de noms pour certains, la dénonciation d'autres intrus à la liste des bénéficiaires des 150 logements sur un total de 400 unités. Notons que ce quota est réservé à l'éradication des habitations précaires. Une situation qui représente une opportunité pour des indélicats à l'effet de décrocher un logement au détriment des vrais ayants droit. Effectivement, des dizaines de personnes étrangères aux bidonvilles de Sidi Harb sont aujourd'hui, portées bénéficiaires sur les listes après avoir procédé à la fraude, quant à la constitution du dossier de logement. «Des certificats de résidence s'achètent au prix fort. 5000 à 6000 DA le document», ont déploré certains occupant ce bidonville. «Ils viennent d'un peu partout, de Sédrata, Guelma, Souk Ahras..., la plupart, ont été ramenés par leurs familles et connaissances, ils ne sont pas recensés, ils déposent un dossier et repartent chez eux», devaient ajouter nos interlocuteurs. C'est dire que les attributions douteuses ne manquent pas. Une réalité qui n'est un secret pour personne.